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Les différents types d’entreprises

21 Décembre 2023 , Rédigé par Recherches en Sociologie et sciences humaines.tn.kh.A Publié dans #Economie

2.1. LES DIVERSES APPROCHES DE L’ENTREPRISE L’entreprise est au cœur du système capitaliste. Elle crée à la fois de l’enrichissement personnel et de la richesse collective à travers l’emploi et la production nationale. Il existe de nombreuses définitions et approches de l’entreprise. Nous en retiendrons trois : une définition d’ordre juridique et deux définitions d’ordre économique. - l’approche juridique : l’approche juridique définit l’entreprise comme : « une "société" c'est-à-dire une fiction légale conférant à une entité économique formée de plusieurs personnes qui mettent en commun des biens, des droits, des capitaux ou des services en vue d'un objet que leurs conventions déterminent ». La société peut avoir un objet civil ou un objet commercial. - L’approche économique classique : cette approche présente l’entreprise d’un point de vue externe et définit l’entreprise comme : «l’agent économique dont la fonction principale est la production de biens et services destinés à être vendus sur un marché. - L’approche sociale ou organisationnelle : cette dernière approche présente l’entreprise d’un point de vue interne et la définit comme : «une organisation mettant en œuvre différents moyens dans le but de produire et commercialiser des biens et des services ». Chacune de ces approches présente une classification particulière à l’entreprise et lui attribue une fonction principale. 2.1.1/ L’approche juridique de l’entreprise Nous pouvons distinguer dans l’approche juridique de l’entreprise deux types de classifications : - une classification des entreprises selon leur objet d’activité. La société peut avoir dans ce cas un objet civil ou un objet commercial. A ce niveau la distinction entre sociétés civiles et commerciales s’avère d’une importance capitale du moment où elle s’effectue par distinction de l’objet de l’activité. 5 - Une classification des entreprises selon les notions de personnalité juridique et de propriété. Cette classification permet de classer les entreprises de l’entreprise individuelle à l’entreprise nationalisée. De façon simplifiée et en ne retenant que le critère de la propriété de capital1 de l’entreprise, on peut répartir les entreprises en trois groupes : A/ Les entreprises du secteur privé : • elles appartiennent soit à une seule personne (entreprise individuelle), soit à plusieurs associés : on parle alors d’entreprises sociétaires. • Dans leur grande majorité les entreprises sociétaires sont des personnes morales2 . Parmi elles, les sociétés commerciales, régies par la loi n° 2000-93 du 3 novembre 2000, sont classées en trois catégories : - les sociétés de personne : Les sociétés de personnes sont soient des sociétés en nom collectif, soient des sociétés en commandite simple, ou tout simplement des sociétés en participation. La société en nom collectif est «constituée entre deux ou plusieurs personnes qui sont responsables personnellement et solidairement du passif social. Elle exerce son activité sous une raison sociale qui se compose du nom de tous les associés ou du nom de l'un ou de quelques-uns d'entre eux suivis des mots ''et compagnie'' ». La société en commandite simple « comprend deux associés au moins et qui sont les commandités lesquels sont tenus, personnellement et solidairement des dettes sociales et de deux associés au moins, les commanditaires, qui ne sont tenus qu'à concurrence de leur apports ». La société en participation «est un contrat par lequel les sociétés déterminent librement leurs droits et obligations réciproques, et fixent leur contributions aux pertes et leurs parts dans les bénéfices et dans l'économie qui pourraient en résulter». 1 Capital (social) : il est constitué des apports en nature et en numéraire. En sont exclus les apports en industrie (savoir-faire). 2 Personne morale : personne fictive dotée de droits et d’obligations, titulaire d’un patrimoine et indépendante de ses créateurs. 6 Remarque : Contrairement à la société en nom collectif et à la société en commandite simple, la société en participation n'a pas la personnalité morale et n'est soumise ni à l'immatriculation ni à aucune forme de publicité. Par conséquent, les tiers n'ont de relation juridique qu'avec l'associé avec lequel ils ont contracté. Les actes, opérations et contrats que conclu chaque associé doivent faire l'objet d'une information de tous les autres associés, dans un délai ne dépassant pas les trois mois à compter de la date de leur conclusion. En cas de cessation d'activité, les associés sont tenus d'élaborer les comptes définitifs de la société et procéder au partage des bénéfices (ou la répartition des pertes) et des biens sociaux. - les sociétés de capitaux : elles comprennent les sociétés en commandite par actions et les sociétés anonymes. La société en commandite par actions est «une société dont le capital est divisé en actions. Elle est constituée par contrat entre deux ou plusieurs commandités et des commanditaires. Les commanditaires ont seuls la qualité d'actionnaires et ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports. Le nombre des commanditaires ne peut être inférieur à trois. Les commandités ont la qualité de commerçant et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales ». La société anonyme «est une société par actions dotée de la personnalité morale constituée par sept actionnaires au moins qui ne sont tenus qu'à concurrence de leurs apports. La société anonyme est désignée par une dénomination sociale précédée ou suivie de la forme de la société et du montant du capital social. Cette dénomination doit être différente de celle de toute société préexistante ». - les sociétés hybrides : présentant à la fois les caractéristiques des sociétés de personnes et des sociétés de capitaux : entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (SUARL), sociétés à responsabilité limitée (SARL) : La société à responsabilité limitée (SARL) «est constituée entre deux ou plusieurs personnes qui ne supportent les pertes que jusqu'à concurrence de leurs apports ». La société à responsabilité limitée peut être constituée par une seule personne physique; dés lors, elle sera dénommée société « unipersonnelle à responsabilité limitée » (SUARL). La dénomination sociale peut comprendre les noms de certains associés ou de l'un d'eux; elle doit être précédée ou suivie immédiatement par la mention « SARL » ou « SUARL » et de l'énonciation du capital social. Le code des sociétés commerciales attribut un montant minimum en dessous duquel la S.A.R.L ne peut être constituée (cinq mille dinars pour les entreprises de presse et dix mille 7 dinars pour les autres). Le capital social est divisé en parts sociales dont le montant ne peut être en dessous de cinq dinars. Par ailleurs, le nombre des associés d'une SARL ne peut dépasser les 50 personnes. Il convient de souligner que la loi impose aux entreprises, suivant l'activité, la soumission à une certaine forme juridique particulière. C'est dans cette optique que les sociétés d'assurance, les banques, les autres institutions financières et les établissements de crédit ne peuvent prendre la forme d'une SARL. Comme pour la société en nom collectif, le gérant peut être désigné parmi des tiers pour un mandat standard de trois ans renouvelables. Le gérant est tenu responsable de la société devant les tiers et les juridictions. Les conventions établies, directement ou indirectement, entre la société et son gérant associés ainsi que celles établies entre la société et l'un de ses associés devra faire l'objet d'un rapport présenté à l'assemblée générale soit par le gérant, soit par le commissaire aux comptes, pour vote. En cas de SUARL la convention conclue doit faire l'objet d'un document joint aux comptes annuels. Les gérants sont responsables individuellement ou solidairement, selon le cas, envers la société ou envers les tiers, soit des infractions aux dispositions légales applicables aux SARL, soit des violations des statuts, soit des fautes de gestion. La nomination d'au moins d'un commissaire aux comptes par l'assemblé générale est obligatoire pour toute SARL ayant un capital social d'au moins 20000 dinars. Par ailleurs, le ministère des finances peut fixer, par arrêté, un montant minimum de revenu, réalisé durant trois exercices comptables, et suivant lequel toute société commerciale est amenée à désigner un commissaire aux comptes. Parallèlement, sur une demande d'associés représentant au moins le dixième du capital social, la nomination d'un commissaire aux comptes doit être exigée. Les commissaires aux comptes sont désignés pour une période de trois ans. Le commissaire aux comptes peut convoquer l'assemblée générale en cas de nécessité survenue dans l'exercice de son métier. L'assemblée générale ordinaire annuelle, ayant pour objet l'approbation des comptes de gestion doit être tenue dans le délai de trois mois à compter de la clôture de l'exercice. Les 8 documents suivants doivent être communiqués aux associés par lettre recommandée avec accusé de réception : - le rapport de gestion; - l'inventaire des biens de la société; - les comptes annuels; - le texte des résolutions proposées; et - le rapport du commissaire aux comptes. L'élaboration de l'inventaire au moins une fois par exercice, du bilan et du rapport de gestion et la convocation de l'assemblée des associés au moins une fois par an sont de la responsabilité des gérants. Tout manquement à ces obligations est passible d’une amende allant de 500 à 5000 dinars. B/ Les entreprises du secteur public : • le secteur public regroupe les seules entreprises publiques contrôlées par l’Etat. Ce sont les entreprises sur lesquelles « l’Etat peut exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de la propriété ou de la participation financière, en disposant soit de la majorité du capital, soit de la majorité des voix attachées aux parts émises ». • Néanmoins, les lois de la privatisation3 ainsi que les différentes respirations4 pratiquées par le gouvernement ont modifié considérablement le visage du capitalisme tunisien en réduisant le poids de l’Etat. C/ Les entreprises du secteur coopératif ou social • Il s’agit de coopératives (ouvrières de production, de consommation, agricoles), des mutuelles et des associations. Constituant l’économie sociale, elles ont un poids considérable dans l’économie tunisienne d’aujourd’hui. • L’intérêt d’une classification des entreprises selon le statut juridique est de faire apparaître le degré d’intervention de l’Etat dans une économie en déterminant quelles sont les entreprises qu’il contrôle. 3 Privatisation : transfert au secteur privé d’une entreprise auparavant contrôlée directement par l’Etat, soit par une offre publique de vente (OPV), soit par une cession de gré à gré. 4 Respiration : entrée ou sortie de filiale ou sous-filiales d’entreprises publiques dans le secteur public d’entreprises. 9 2.1.2/ L’approche économique classique de l’entreprise : Selon cette approche l’entreprise a essentiellement une fonction économique. Cette fonction économique est double : - une fonction de production de biens et de services; - une fonction de répartition des richesses (sous forme de salaires, d’impôts, de taxes, de dividendes….). Après avoir détaillé ces deux types de fonctions, nous présenterons la typologie des entreprises ; 2.1.2.1 / La fonction de production de l’entreprise selon l’approche classique : Selon cette approche, l’entreprise est considérée comme une boîte noire dans laquelle seul ce qui entre (input : facteurs de production) et ce qui sort (output : offre) est pris en compte. Cette approche s’est matérialisée par la naissance d’un courant en science économique qui est le courant micro-économique5 L’opération de production se définit par l’opération de transformation par le travail (et le capital) d’un certain nombre des biens et services (input) afin de réaliser un produit fini (output). On appelle entreprise toute institution qui organise cette opération et tire un profit monétaire. Les biens et services qui vont subir cette transformation peuvent êtres classés en deux types : Biens et services primaires qui sont directement extraits de la nature, Biens et services intermédiaires ayant déjà subis une certaine transformation. A fin de simplifier notre terminologie on peut décrire l’opération de production comme suit : il s’agit du processus de combinaison des facteurs de production appelé Inputs qui permet de dégager un produit fini qui est appelé output. 5 « La théorie microéconomique est la science qui étudie comment les ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société, elle s’intéresse, d’une part, aux opérations économiques essentielles qui sont la consommation, la production, et la distribution, et d’autre part aux différentes institutions qui permettent de réaliser ces différentes opérations ». 10 Figure : 1 : Le processus de production6 Biens primaires (terre eau) Facteurs primaires Facteurs de production (Inputs) Services primaires (travail) Biens Intermédiaires (engrais) Combinaison optimale Produit fini (output ) Facteurs intermédiaires Services intermédiaires (Soins vétérinaires) L’apport essentiel de cette approche est de déterminer les conditions dans lesquels le producteur choisit le programme de production en vue de maximiser son profit. Ces conditions se résument dans le choix de la combinaison optimale des facteurs de production qui permet au producteur de maximiser son profit compte tenu de certaines contraintes. Ces conditions sont décrites en tenant compte des deux principes fondamentaux de cette approche : Principe 1: Les agents économiques ont des objectifs qu’ils visent à atteindre tout en respectant certaines contraintes qui limitent leurs choix possibles. Exemple : Un agent économique producteur va pouvoir définir son programme de production (output), sa politique de recrutement qui lui permet de maximiser son profit, compte tenu des prix, des biens et services nécessaires à la fabrication de son produit, du niveau des salaires et de la demande. Tableau 3 : La rationalité des producteurs selon l’approche classique (microéconomique) Agent économique Objectifs Contraintes Production Maximisation du bénéfice - Prix des biens et services nécessaires à la fabrication de son produit - Niveau des salaires - Niveau de la demande 6 La figure prend l’exemple d’un producteur agricole. 11 Cette première conclusion met en relief un premier principe de théorie micro-économique qui est le principe de rationalité, qui suppose que chaque agent économique dispose d’objectifs bien précis qu’il cherchera à atteindre compte tenu de certaines contraintes. Cette rationalité du producteur peut être schématisée comme suit : FIGURE 2 : la rationalité des producteurs selon l’approche classique (micro-économique) Input iens Produit fini (output) Services B Combinaison optimale Principe 2 : La théorie micro-économique ou l’approche classique ne s’interroge pas sur ce qui a déterminé ces objectifs, mais met en relief une méthode qui va permettre leurs réalisation. Il s’agit de l’échange marchand qui constitue le deuxième principe fondamental de la théorie micro-économique. En effet dans la vie, il existe plusieurs méthodes qui permettent aux agents onsidère que les objectifs des agents économiques sont réalisés tisfaits. Ce type de marché correspond u marché de concurrence pure et parfaite (C.P.P). llustration graphique et empirique du principe de l’échange marchand : économiques d’atteindre leurs objectifs (tels que les pratiques illégales ou le vol). La théorie micro-économique c à travers l’échange marchand. Le marché se définit comme le lieu de rencontre entre agents, économiques offreurs (producteurs) et agents économiques consommateurs (demandeurs) et qui conduit à la détermination d’un prix. A ce prix qui et le prix d’équilibre l’échange est volontaire et mutuellement avantageux, puisque à ce prix il y aura égalisation entre l’offre et la demande et tous les agents économiques vont être sa a I ferte Q° et dont le prix est noté P quanti fferte comme suit : ° = f(p+ ) càd Considérons un bien disponible en quantité of Nous notons la té o dp df(p) Q >0 12 FIGURE : 3- Fonction d’offre inverse ° Q° c est ad é une demande notée Qd qui s’exprime en fonction du prix P. Qd = f( p Q A e bien ress p ) càd dp df ( p) Qd p E E = p* Qd Q°, Qd Prix du marché > prix d’équilibre PM > PE Î Qd < Q° Î Excès de marchandise ou surproductionÎ les producteurs doivent baisser leur prix afin d’écouler leur marchandise : P Ì Î Qd Ì Qd = Q° = Q* Î PM = p * • Deuxième cas FIGURE : 7- Retour automatique à l’équilibre : cas de pénurie p Q° Q°> Qd E pE =p* Qd pM Q°Qd =Q* Q°, Qd PM < PE Î Q° < Qd < Qd Î soit situation de pénurie les producteurs vont profiter de cette situation et faire augmenter leur prix PÇ Î Q°Ç Î Qd = Q° = Q*Î PM = p* 14 La théorie micro-économique associe à la concurrence pure et parfaite le caractère anonyme et impersonnel du marché. Au sein d’un marché de concurrence pure et parfaite, l’échange permet de déterminer un prix appelé prix d’équilibre à travers lequel il existe les deux réalisations suivantes : • A ce prix d’équilibre θ =D de manière à ce que toute la demande soit satisfaite et tout le niveau d’offre soit écoulé sur ce marché. • A ce prix d’équilibre l’échange est volontaire et mutuellement avantageux pour tous les agents économiques. Ainsi chaque agent économique consommateur va pouvoir atteindre son objectif de maximisation de la satisfaction et chaque agent économique producteur va pouvoir atteindre l’objectif de maximisation de son profit. Le marché contribue donc à la détermination de l’équilibre qu’aucun agent économique ne peut influencer. Ce prix est considéré comme la résultante du simple mécanisme de fonctionnement d’un marché de concurrence pure et parfaite. 4 hypothèses caractérisent le marché de concurrence pure et parfaite : H1 : Libre circulation de l’information : Sur un marché de concurrence pure et parfaite, tous les agents économiques sont informés sur les prix, la qualité de différents biens offerts, H2 : bien de même qualité : Cette 2ème hypothèse découle de la 1ère hypothèse et signifie que tous les produits seront offerts sous une même qualité, de manière à ce que les agents économiques consommateurs soient indifférents à l’identité de tel ou tel producteur. H3 : atomicité du marché : Le marché de concurrence pure et parfaite suppose un nombre élevé d’agents économiques consommateurs et producteurs H4 : libre entrée et sortie : En concurrence pure et parfaite, chaque agent économique est libre d’adhérer ou de quitter ce marché. 15 2.1.2.2 / La fonction de répartition de l’entreprise selon l’approche classique : Les entreprises créent des richesses en apportant de la valeur ajoutée. Ces richesses sont ensuite réparties dans le circuit économique. L’ensemble de la valeur ajoutée mesure la richesse crée par un secteur ou une entreprise au cours d’une période qui est souvent l’année. La valeur ajoutée représente donc la contribution productive propre à une entreprise. Pour connaître la valeur ajoutée, il faut déduire de la valeur de la production, au prix du marché, les coûts de toutes les consommations intermédiaires évalués aux coûts du marché. La consommation intermédiaire se compose de tous les biens, produits ou services nécessaires à la production et qui ont été achetés en dehors de l’entreprise. Valeur ajoutée = valeur des biens et services produits – valeur des consommations intermédiaires Ces richesses sont ensuite réparties dans le circuit économique comme le montre le tableau 4 suivant : Tableau 4 : la fonction de répartition de l’entreprise Etat Impôts et cotisations Rente Détenteurs de ressources Intérêts Entreprise Salaires Autofinancement Détenteurs de capitaux Dividendes Participations Ménages Comme le montre le circuit économique, la répartition des richesses prend différentes formes : A/ rémunération des facteurs de production utilisés (salaire, amortissement des machines, du matériel et des immeubles) que nous détaillons dans le tableau suivant : 16 Tableau 5 : la rémunération des facteurs de production FACTEURS DE PRODUCTION REMUNERATION DEFINITION Travail Salaire Honoraires Le salaire est le prix payé pour le travail réalisé par les salariés soumis à un lien de subordination à leur employeur. C’est le prix payé pour des prestations fournies par des personnes physiques travaillant sous le statut de profession libérale (ingénieur conseil, avocat, commissaire aux comptes…) Capital intérêt C’est le coût de l’argent prêté à l’entreprise Ressources Naturelles rente C’est le prix payé pour l’exploitation des ressources naturelles (mines, terres agricoles…) B/ répartition de dividendes, de profit : l’objectif principal de l’entreprise privée dans un système capitaliste est de dégager du profit. Ce profit va lui aussi, faire l’objet d’une répartition telle que le montre le tableau suivant : Tableau 6 : la répartition du profit Salaire Rémunération du chef d’entreprise et des dirigeants salariés Participation Supplément versé aux salariés en fonction des résultas de l’entreprise profit Autofinancement Somme non distribuée et qui est soit réinvestie dans l’entreprise soit placée sur le marché financier ou boursier Dividendes Part des résultas reversés aux détenteurs de capital 17 C/ paiement d’impôts et de taxes à l’Etat, aux collectivités territoriales (région, département, commune) qui assurent certains services (enseignement, santé, sécurité) et certaines redistributions à des agents économiques. L’Etat et les collectivités locales et les organismes sociaux sont les principaux agents économiques qui font de la distribution de revenus. Les entreprises contribuent à cette redistribution en payant des impôts (impôts sur les personnes, taxe professionnelle) mais aussi des charges sociales. 2.1.2.3 / La typologie des entreprises La classification ou la typologie des entreprises se fait selon différents critères : ¾ En fonction de leur secteur économique ¾ En fonction de leur activité ¾ En fonction de la branche ou secteur d’activité ¾ En fonction de la taille n Classification selon le secteur économique : Cette première classification, issue des travaux de A.G.Fisher et C. Clark, et reprise par Jean Fourastié distingue : • le secteur primaire concerne la collecte et l'exploitation directe de ressources naturelles (matériaux, énergie, et certains aliments), • le secteur secondaire concerne les industries de transformation (agissant sur une matière), • le secteur tertiaire regroupe les industries de service (essentiellement immatériel : assurances, intermédiation, formation, études et recherche, administration, services à la personne, sécurité, nettoyage, etc.). Cette classification n'est pas rigide, l'agriculture par exemple ayant été à l'origine classée comme du secteur secondaire (le cultivateur transforme des graines en produits consommables, par exemple), par opposition à la chasse et la simple cueillette. 18 o Classification suivant l’activité : Suivant ce critère, on peut distinguer : - L’entreprise artisanale : Elle n'emploie pas plus de dix salariés. - L’entreprise commerciale : Elle achète des biens qu’elle revend sans transformation. - L’entreprise industrielle : Elle transforme les matières premières et vend des produits finis (ou semi-finis), elle appartient au secteur secondaire celui de la transformation - La société de services : Elle revend un travail sans fabrication d’objets physiques. Sa mission consiste à assurer une valeur ajoutée à un produit ou assurer un travail nécessaire à une entreprise. p Classification selon la branche ou secteur d’activité : - Le secteur : Ensemble des entreprises ayant la même activité principale. - La branche : Ensemble d’unités de production fournissant un même produit ou service. En Tunisie, les différents secteurs d’activité se présentent comme suit : Les entreprises industrielles tunisiennes ayant un effectif supérieur ou égal à 10 sont de 5 468 entreprises dont 2 360 sont totalement exportatrices (TE). Tableau 7 : répartition du tissu industriel Tunisien par secteur d’activité (2005) Secteurs TE Total % Agro-alimentaire 121 945 17 Matériaux de Construction, Céramique et Verre 19 428 8 Mécanique et Métallurgique 78 481 9 Electrique, Electronique et Electroménager 153 283 5 Chimie (hors plastiques) 31 249 5 Textile et Habillement 1 656 2 094 38 Bois, Liège et Ameublement 31 205 4 Cuir et Chaussures 178 289 5 Divers 93 494 9 Total 2 360 5 468 100 19 q Classification selon la taille L’effectif est un critère pour distinguer entre les différentes catégories d’entreprises mais il change d’un pays à un autre et d’un secteur à un autre dans un même pays. Généralement, ce critère sert à distinguer les (petites et moyennes entreprises) PMEs des grandes entreprises. La compatibilité nationale définit deux types de sociétés selon le critère taille : Tableau n°8 : Classification des entreprises tunisiennes selon la comptabilité nationale Société non financière Entreprise individuelle Industrie : effectif d’employé supérieur à 10 Commerce et Service : effectif supérieur à 5 Industrie : inférieur à 10 Commerce et service : inférieur à 5 Le tissu industriel Tunisien comprend essentiellement des PME et des micros entreprises c'està-dire des entreprises dont l’effectif peut-être compris entre 1 et 3. EXEMPLE : la commission Européenne a décidé d’harmoniser les critères à l’échelle des pays membres grâce à une recommandation (recommandation du 6 mai 2003 (3002/361/CE - Journal officiel L124 du 20 mai 2003) : - Micro entreprise ou très petite entreprise (TPE) : moins de 10 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 2 millions d'euros. - Petite entreprise (PE) : entre 10 salariés et 49 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 10 millions d'euros. 20 - Moyenne entreprise (ME) : entre 50 salariés et 249 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 43 millions d'euros. - Grande entreprise : 250 salariés et plus ou à la fois un chiffre d'affaires supérieur ou égal à 50 millions d'euros par an et un total bilan supérieur ou égal à 43 millions d'euros. - Groupe d'entreprises : comporte une société mère et des filiales - Entreprise étendue (ou en réseau, ou matricielle, ou virtuelle) : comprend une entreprise pilote travaillant avec de nombreuses entreprises partenaires. 2.1.3/ L’approche organisationnelle ou sociale Cette approche se base sur une définition interne de l’entreprise et considère l’entreprise comme un groupement humain. Selon cette approche l’entreprise assure un double rôle social : - d’une part, c’est une cellule de base de la vie en société car l’individu passe un temps considérable de sa vie au travail. Les théories modernes de management prennent d’ailleurs en compte les aspirations et les motivations profondes des salariés pour une véritable gestion des ressources humaines. L’entreprise tend ainsi de concilier ses objectifs de rentabilité avec ceux du « bien-être personnel ». - d’autre part, l’entreprise est investie de missions en participant à la lutte pour de grandes causes sociales (lutte contre l’exclusion, participation à des compagnes d’intérêt national). L’entreprise est citoyenne dans la société. Cette approche présente un dépassement de l’approche classique qui porte sur les deux points suivants: • la prise en compte de l’élément humain : l’élément humain n’a pas été pris en compte dans l’approche classique. Taylor considère uniquement l’homme comme un facteur de production. Pour lui, l’être humain n’a que des besoins et des fonctions économiques : produire, consommer, épargner…Il a fallu attendre les théories de l’organisation (Mayo, Mintzberg, Crosier) pour que l’homme soit reconnu comme une ressource humaine. 21 • La prise en compte d’hypothèses plus réalistes sur la marché : l’approche sociale présente l’entreprise comme une alternative au marché. Ce dépassement du marché s’explique par le caractère peu réaliste des hypothèses de la concurrence pure et parfaite. A travers ce double dépassement l’approche sociale considère que la "main invisible" du marché n'est pas le seul moteur des relations entre agents économiques. Dans la théorie classique, le marché est un espace libre, décentralisé et inconscient. Mais il faut prendre en compte aussi l'entreprise qui est au contraire "une organisation" finalisée et planifiée. Celle ci existe car, dans certains cas, elle constitue une forme de coordination entre agents économiques plus efficaces que le marché. Avec l’approche sociale, la théorie économique a connu un progrès décisif car elle prend en considération ce qui se passe dans la boite noire des unités élémentaires, mais structurés, de décision : ménages, firmes, organisations non marchandes, etc. 2.1.3.1 / L’entreprise comme un groupement humain L’approche sociale définit l’entreprise comme une réponse à l’action collective. Dès qu'un objectif partagé par plusieurs personnes est clairement défini, que le besoin de diviser les tâches et de les agencer se fait ressentir, une structure d'une certaine stabilité peut voir le jour. À l'origine d'une entreprise se trouve donc « l'action organisée » ou collective: la nécessaire coopération entre plusieurs personnes qui cherchent à réaliser, ensemble, quelque chose. Quels éléments doivent être réunis pour qu'il y ait entreprise ? On peut relever cinq caractéristiques essentielles : 1. Un ou des buts Une entreprise a toujours une raison d’être, explicite ou non, partagée par l’ensemble de ses membres ou une partie d’entre eux. C’est par nature une entité finalisée, qui poursuit un ou plusieurs objectifs. 2. Des membres Une entreprise rassemble des membres, que ceux ci aient été à la base de sa fondation c’est à dire les créateurs, ou l’aient intégrée par la suite pour en assurer la bonne marche (les participants). Dès lors, deux types d’objectifs devront être satisfaits lors de la 22 création ou pendant l’existence de l’organisation : ceux de ses fondateurs et ceux de ses participants (logique de fonctionnement). 3. L'existence d'une division des tâches Pour qu’une entreprise fonctionne, les fonctions et les responsabilités doivent être réparties entre les individus engagés dans l’action collective. La division des tâches fonde la différence entre un groupe structuré et celui qui ne l’est pas comme une foule par exemple. 4. la coordination des tâches L’action collective doit être en mesure de voir le jour, les efforts de chacun devant permettre d’atteindre les objectifs assignés par les organisateurs. L'existence d'une hiérarchie ou d'un contrôle social exercé par certains des membres est à prévoir pour ordonner les contributions respectives. Dans certaines entreprises, un règlement codifie clairement la hiérarchie. Dans d'autres, il faut aller découvrir comment les individus choisissent les normes hiérarchiques. Cela implique un système d’autorité, un système de communication, un système de contribution/rétribution (qui précise la participation de chacun et les récompenses à en attendre). Il existe donc des entreprises très structurées alors que d’autres sont beaucoup plus souples et imprécises. 5. Une certaine stabilité Le besoin d’établir des règles, de répartir le travail et d’ordonner la coopération au sein d’un groupe (c’est à dire organiser) ne se fait ressentir qu’à partir du moment où il est envisagé que le groupe jouisse d’une certaine pérennité. La stabilité même relative est une condition de constitution d’une entreprise. A côté de la fonction production et répartition, l’approche sociale a donc développé une nouvelle fonction qui est la fonction « organisation » dans l'entreprise. Cette fonction se définit donc comme étant le processus permettant de créer un structure organisationnelle favorisant la collaboration efficace entre les individus afin d'atteindre les objectifs de l'entreprise. La structure organisationnelle est le réseau de relations formelles établi entre les différents services de l'entreprise 7 . Cette structure est souvent représentée par un organigramme qui est un 7 Autres définitions de la structure : 23 graphique illustrant les réseaux de communication de l'entreprise, la répartition des responsabilités et la structure hiérarchique. Les structures organisationnelles varient grandement selon les objectifs des entreprises, les décisions des gestionnaires concernant la division des tâches, la départementalisation et la délégation de l'autorité. Les tâches peuvent être plus ou moins spécialisées, les emplois peuvent être regroupés en département ou en service selon différents modes et, enfin, l'autorité peut être centralisée ou décentralisée. De plus, une structure organisationnelle n'est pas statique mais dynamique parce qu'elle est fondée sur des stratégies, des orientations et des plans qui sont parfois modifiés pour s'adapter aux conditions changeantes du milieu. 2.1.3.2 / L’entreprise comme une alternative au marché Ronald Coase, américain né en 1910, a écrit en 1937 un article fondateur de l’approche organisationnelle en justifiant l’existence de la nécessité de l’entreprise par l’économie des coûts de transaction. Les coûts de transaction correspondent aux coûts engendrés par le recours au marché. Dans la théorie classique et en tenant compte de l’hypothèse de libre circulation de l’information et du principe de rationalité, la coordination des activités sur le marché est sans coûts. Cependant vu que dans la réalité l’hypothèse de libre circulation de l’information (transparence sur les prix) et le principe de rationalité sont peu vérifiées, le recours au marché s’avère onéreux et engendre des coûts de transaction. Dans ce cas l’entreprise ne va plus confier certaines activités au marché (tels que l’achat de matières premières) mais va plutôt les fabriquer au sein de l’entreprise. La forme d’entreprise développée par cette approche est l’entreprise internalisée c'est-à-dire l’entreprise qui coordonne les activités au sein de l’entreprise et non sur le marché. C’est ce raisonnement qui a été à la base de la présentation de l’entreprise comme une alternative au marché. Les hypothèses peu réalistes de libre circulation de l’information et de rationalité des agents économiques ont été remplacées par celles d’asymétrie d’information et de rationalité limitée : • « La structure est ce qui décrit les rapports des différents services entre eux et les liaisons hiérarchiques existant entre les chefs à différents niveaux »(J. AUBERT-KRIER) : on voit dans ce cas que l'organigramme est un bon reflet de la structure définie de cette manière; • on peut retenir comme cohérente avec la notion même d'organisation, celle de Henry Mintzberg : « la structure est (…) la somme totale des moyens employés pour diviser le travail en tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre les tâches ». • voir aussi l’organisation de l’entreprise 24 - L’asymétrie d’information caractérise l’échange sur les marchés et la transparence reste peu vérifiée. Les producteurs en voulant échanger des produits sur le marché, ne sont pas parfaitement informés sur les prix de vente, les prix des matières premières et la qualité des produits. Ils seront donc victimes du manque d’informations et les producteurs doivent chercher l’information sur le prix pertinent. C’est ce coût de recherche du prix pertinent qui constitue la première source d’existence de coûts de transaction. - La rationalité limitée : l’approche organisationnelle considère que les agents économiques ne sont pas rationnels pour les raisons suivantes : ƒ la faible volonté des agents économiques à chercher et à collecter l’information pertinente, ƒ la capacité limitée des agents à emmagasiner et à traiter l’information pertinente, ƒ le manque d’informations. Il suffit que l’une de ces raisons soit présente pour passer de la rationalité limitée à la rationalité imparfaite. Cette approche considère que la rationalité limitée rend l’échange incertain. Cette incertitude est liée à l’opportunisme des agents économiques. L’opportunisme se définit par la recherche de l’intérêt personnel. Les producteurs doivent donc faire face à l’opportunisme des agents économiques d’une manière ex ante (avant échange) et ex post (après échange). L’incertitude de l’échange sur le marché est donc ex ante et ex post. L’incertitude ex ante se manifeste lorsque un producteur confie une activité à un soustraitant opportuniste. Le sous-traitant fournisseur peut présenter des qualités sur son activité qui sont fausses. Dans ce cas, le producteur choisit un mauvais fournisseur ou doit passer du temps pour trouver le bon fournisseur ce qui engendre des coûts de transaction. 25 L’incertitude ex post fait que le producteur en raison de l’opportunisme ex post du fournisseur se voit livrer un produit non-conforme aux qualités et aux délais attendus. Dans ce cas le producteur subit aussi des coûts de transaction. C’est en raison de l’existence de ces coûts de transaction que le producteur va décider de ne plus recourir au marché et d’intégrer l’activité sous-traitée dans l’entreprise. L’entreprise internalisée devient donc une alternative au marché générateur de coûts. L’efficacité de la grande entreprise internalisée dépend de l’efficacité de ses structures. C’est ce que nous allons détailler au niveau du prochain sous-axe.                                     

http://www.ena.tn/wp-content/uploads/2021/03/EcoAxe2.pdf

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Classification des entreprises Patrick Monassier

21 Décembre 2023 , Rédigé par Recherches en Sociologie et sciences humaines.tn.kh.A Publié dans #Economie

Entreprise : Classification des entreprises Patrick Monassier

Cours Entreprise  Classification des entreprises 

Typologie et statuts juridiques  juridique... 

Les entreprises peuvent être classées selon plusieurs critères :

 Déterminé par leur activité principale) • Secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche, parfois mines) • Secteur secondaire (industrie, bâtiment et travaux publics) • Secteur tertiaire (services) On distingue aussi parfois un secteur quaternaire (recherche, développement et information) Le secteur primaire comprend l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation minière. On désigne parfois les trois dernières par le terme « autres industries primaires ». Les industries primaires sont liées à l'extraction des ressources de la terre. En 1995, l'agriculture représentait en France 5 % de part de la population active ayant un emploi, contre 40 % en 1913. Le secteur secondaire regroupe les activités liées à la transformation des matières premières issues du secteur primaire (industrie manufacturière, construction) Ce secteur, qui représente environ 20 % en France de la population active, est considéré comme stratégique ; il fournit des emplois d’ingénieur et du travail de recherche et développement à des entreprises du secteur tertiaire. Activités du secteur secondaire : Agroalimentaire, Artisanat, Automobile, Astronautique, Bâtiments et travaux publics (BTP), Construction électrotechnique, Construction ferroviaire, Construction mécanique, Construction navale, Industrie chimique, Industrie pharmaceutique, Industrie spatiale, Électronique, Électroménager, Énergétique, Industrie textile, Industrie papetière, Industrie du bois, Production d'énergie (centrale électrique, gaz) … Entreprise : Classification des entreprises Patrick Monassier  Le secteur tertiaire est défini par exclusion des deux autres secteurs : il regroupe toutes les activités économiques qui ne font pas partie du secteur primaire ou du secteur secondaire. Il s’agit du secteur qui produit des services. Dans les pays développés, c’est de loin le secteur le plus important en nombre d'actifs occupés. On distingue le secteur tertiaire marchand du secteur tertiaire non marchand, ce dernier comprenant la production de services non échangeables comme la justice, la sécurité, etc. Le secteur tertiaire, qui représentait 28 % des emplois en 1913, est passé à 70%. Classification par taille et impact économique Selon la définition de la Commission européenne, les entreprises sont classées comme : • micro-entreprise : Sous-catégorie des TPE définie en France par un chiffre d'affaires inférieur à 76300 euros pour celles réalisant des opérations d'achat-vente et à 27000 euros pour les autres. • très petite entreprise (TPE) : moins de 10 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 2 millions d'euros. • petite entreprise (PE) : entre 10 salariés et 49 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 10 millions d'euros. • moyenne entreprise (ME) : entre 50 salariés et 249 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 43 millions d'euros. • Grande entreprise : 250 salariés et plus ou à la fois un chiffre d'affaires supérieur ou égal à 50 millions d'euros par an et un total bilan supérieur ou égal à 43 millions d'euros. • groupe d'entreprises : comporte une société mère et des filiales • entreprise étendue (ou en réseau, ou matricielle, ou virtuelle) : comprend une entreprise pilote travaillant avec de nombreuses entreprises partenaires Classification par branche et secteur d’activité (classification INSEE) • Le secteur : Ensemble des entreprises ayant la même activité principale. • La branche : Ensemble d’unités de production fournissant un même produit ou service. Toute entreprise et chacun de ses établissements se voit attribuer par l'INSEE, lors de son inscription au répertoire SIRENE, un code SIREN. L'Insee attribue aussi un code APE (Activité Principale Exercée) qui caractérise son activité principale par référence à la nomenclature d'activités française (NAF). Plus précisément, on distingue le code APEN pour l'entreprise et le code APET pour les établissements. En France, SIREN (Système d’Identification du Répertoire des ENtreprises) est un code Insee unique qui sert à identifier une entreprise française. Il existe au sein d'un répertoire géré par l'Insee : SIRENE. Le numéro SIREN est attribué aux entreprises françaises lors de leur immatriculation quelle que soit leur forme juridique. Il est national, invariable (composé de neuf chiffre), non significatif et dure le temps de la vie de l'entreprise. Il sert de base pour le numéro d'inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), pour le numéro d'inscription au Répertoire des Métiers (RM) et pour le numéro d'opérateur sur le marché intracommunautaire (TVA). Entreprise : Classification des entreprises Patrick Monassier Cours Entreprise

 Le numéro SIRET correspondant à l'identification d'un établissement d'une entreprise. En effet, une entreprise peut avoir un ou plusieurs établissements (localisations géographiques). SIRENE : « Système Informatisé du REpertoire National des Entreprises et des établissements », dont la gestion a été confiée à l'Insee, enregistre l'état civil de toutes les entreprises et leurs établissements, quelle que soit leur forme juridique et quel que soit leur secteur d'activité. Les entreprises étrangères qui ont une représentation ou une activité en France y sont également répertoriées. L' « Activité Principale Exercée » (APE) est déterminée en fonction de la ventilation des différentes activités de l'entreprise. Comme la valeur ajoutée des différentes branches d'activité est souvent difficile à déterminer à partir des enquêtes statistiques, c'est la ventilation du chiffre d'affaires ou des effectifs selon les branches qui est utilisée comme critère de détermination. L'APE est un renseignement fondamental pour la statistique d'entreprise car il est à la base des classements des entreprises par secteur d'activité. Ainsi, la qualité des études sur la situation économique conjoncturelle et structurelle et celle des fichiers mis à disposition du public dépendent en grande partie de l'attribution d'un code APE correct à chaque entreprise. Plus précisément, on distingue le code APEN pour l'entreprise et le code APET pour les établissements. Tous les détails sont sur le site de l’INSEE : http://www.insee.fr - L’ « Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques » est l'institut national de statistique français. Il est chargé de la production, de l'analyse et de la diffusion des statistiques officielles en France : comptabilité nationale annuelle et trimestrielle, évaluation de la démographie nationale, du taux de chômage, etc. Il est rattaché, en tant que direction générale, au ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi (MINEIE). En tant qu’institut, il dispose d’une indépendance de fait vis-à-vis du Gouvernement, désormais garantie en droit par la loi. NAF rév. 2, 2008 - Niveau 1 - Liste des sections (la nomenclature contient 5 niveaux – détails sur le site de l’INSEE) Code Libellé A Agriculture, sylviculture et pêche B Industries extractives C Industrie manufacturière D Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné E Production et distribution d'eau ; assainissement, gestion des déchets et dépollution F Construction G Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles H Transports et entreposage I Hébergement et restauration J Information et communication K Activités financières et d'assurance L Activités immobilières M Activités spécialisées, scientifiques et techniques N Activités de services administratifs et de soutien O Administration publique P Enseignement Q Santé humaine et action sociale R Arts, spectacles et activités récréatives S Autres activités de services T Activités des ménages en tant qu'employeurs ; activités indifférenciées des ménages en tant que producteurs de biens et services pour usage propre U Activités extra-territoriales Entreprise : Classification des entreprises Patrick Monassier Cours Entreprise Classification par statut juridique  Les Établissements commerciaux ou industriels • Les administrations centrales correspondant à chacun des ministères avec leurs subdivisions lorsque celles-ci ont une personnalité morale autonome (régiments, lycées, etc.) • Les collectivités territoriales, régions, départements, communes, et les Com, Dom, Rom, (communes, départements et régions d'outre-mer) • Les sociétés civiles immobilières (SCI) et les copropriétés • Les entreprises publiques, gérées par l’État • Les ordres professionnels et les Sociétés civiles professionnelles (SCP) • Les sociétés coopératives, dans lesquelles les associés dirigent (salariés, consommateurs, habitants, bénéficiaires du service...) • Les associations, entreprises privées dont les bénéfices doivent être intégralement réinvestis, • Les sociétés mutuelles Autre classification transversale Une autre forme de classement distingue trois grands types d'entreprises existant dans tous les pays • les entreprises privées à but lucratif (ex : TPE, PME, Grands Groupes), • les entreprises privées à but non lucratif (relevant de l'économie sociale), • les entreprises publiques (ex :SNCF...). Les statuts juridiques en France Le fait d’entreprendre est, dans tous les pays, encadré par une règlementation. La plupart des entreprises fonctionnent donc dans un cadre prédéterminé par la loi : le droit des sociétés. La distinction entre entreprise et établissement est importante : un établissement est une unité de production qui dépend d'une entreprise. L'entreprise personnelle Dans le contexte d'une économie capitaliste, il est possible d'avoir une entreprise à titre personnel : il s'agit alors d'une entreprise individuelle, c'est-à-dire que l'entrepreneur exerce directement et en son propre nom l'activité économique. Cela n'exclut pas l'existence d'un nom commercial mais, d'un point de vue juridique, seule la personne physique qu'est l'entrepreneur s'engage (signature des contrats, naissance des droits et obligations découlant de l'activité directement dans le patrimoine de l'individu). L'exercice d'une activité sous forme d'entreprise individuelle concerne en général les microentreprises. Par exemple, en France, 96.6 % des 3 millions d'entreprises sont des très petites entreprises de 0 à 3 collaborateurs. Aucun capital minimum n'est imposé par la loi. Entreprise : Classification des entreprises Patrick Monassier Cours Entreprise 

Les entreprises personnes morales Il est aussi possible de constituer une personne morale sous forme de société. Celle-ci peut grouper plusieurs participants à son capital et est apte à faire des actes de gestion. Les diverses formes de sociétés varient selon les pays. Il convient alors de distinguer la propriété effective de l’entreprise et le pouvoir d’accomplir des actes de gestion au nom de la société. Selon la forme sociale, le responsable de la marche courante de l’entreprise sera appelé un gérant, Président-directeur général ou Directeur général. Le titulaire de cette fonction peut être détenteur de parts sociales ou d’actions ou être mandaté pour cela par l'assemblée générale des associés. Le droit des sociétés français distingue notamment les statuts de société anonyme (SA), société à responsabilité limitée (SARL), société par actions simplifiée (SAS), société civile (SC) et société en nom collectif (SNC). Le fait qu’une entreprise utilise une forme de société par actions n’implique pas nécessairement que ces titres soient cotés en. Si c'est le cas, des achats en bourse ou des offres publiques peuvent faire changer la majorité de contrôle de l'entreprise, et aboutir aussi au changement de sa direction.

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النبي محمد (ص) في نظر الغرب..

31 Mai 2018 , Rédigé par sociologia.tn.over-blog.com Publié dans #religion

مايكل هارت Michael Hart

( في كتابه ” مائة رجل من التاريخ ” ‘The 100, A Ranking of the Most Influential Persons In History’ ) :

إن اختياري محمداً، ليكون الأول في أهم وأعظم رجال التاريخ ، قد يدهش القراء ،
ولكنه الرجل الوحيد في التاريخ كله الذي نجح أعلى نجاح على المستويين : الديني والدنيوي فهناك رُسل وأنبياء وحكماء بدءوا رسالات عظيمة، ولكنهم ماتوا دون إتمامها، أو شاركهم فيها غيرهم، أو سبقهم إليهم سواهم، كموسى في اليهودية، ولكن محمداً هو الوحيد الذي أتم رسالته الدينية، وتحددت أحكامها، وآمنت بها شعوب بأسرها في حياته. ولأنه أقام جانب الدين دولة جديدة، فإنه في هذا المجال الدنيوي أيضاً،
وحّد القبائل في شعـب، والشعوب في أمة، ووضع لها كل أسس حياتها، ورسم أمور
دنياها، ووضعها في موضع الانطلاق إلى العالم. أيضاً في حياته، فهو الذي بدأ
الرسالة الدينية والدنيوية، وأتمها.

ول ديورانت Will Durant

( في كتاب ” قصة الحضارة: " إن محمدا صلى الله عليه وسلم كان من أعظم عظماء التاريخ ، فلقد أخذ على
نفسه أن يرفع المستوى الروحي والأخلاقي لشعب ألقت به في دياجير الهمجية حرارة الجو وجدب الصحراء ، وقد نجح في تحقيق هذا الغرض نجاحا لم يدانه فيه أي مصلح آخر في التاريخ كله ، وقلّ أن نجد إنسانا غيره حقق ماكان يحلم به. لسنا نجد في التاريخ كله مصلحا فرض على الأغنياء من الضرائب ما فرضه عليهم محمد صلى الله عليه وسلم لإعانة الفقراء” .

تدل الأحاديث النبوية على أن النبي صلى الله عليه وسلم كان يحث على طلب العلم ويعجب به ، فهو من هذه الناحية يختلف عن معظم المصلحين الدينيين ” .

 

المفكر الفرنسي لامارتين Alphonse de Lamartine

(من كتاب ” تاريخ تركيا ” ‘ Historie de la Turquie ‘ ، باريس، 1854، الجزء الثاني، صفحة 276-277. )

إذا كانت الضوابط التي نقيس بها عبقرية الإنسان هي سمو الغاية والنتائج المذهلة لذلك رغم قلة الوسيلة، فمن ذا الذي يجرؤ أن يقارن أيا من عظماء التاريخ الحديث بالنبي محمد (صلى الله عليه وسلم) في عبقريته؟ فهؤلاء المشاهير قد صنعوا الأسلحة وسنوا القوانين وأقاموا الإمبراطوريات. فلم يجنوا إلا أمجادا بالية لم تلبث أن تحطمت بين ظهرانَيْهم. لكن هذا الرجل (محمدا ” صلى الله عليه وسلم ” ) لم يقد الجيوش ويسن التشريعات ويقم الإمبراطوريات ويحكم الشعوب ويروض الحكام فقط، وإنما قاد الملايين من الناس فيما كان يعد ثلث العالم حينئذ. ليس هذا فقط، بل إنه قضى على الأنصاب والأزلام والأديان والأفكار والمعتقدات الباطلة.  لقد صبر النبي وتجلد حتى نال النصر (من الله). كان طموح النبي (صلى الله عليه
وسلم) موجها بالكلية إلى هدف واحد، فلم يطمح إلى تكوين إمبراطورية أو ما
إلى ذلك. حتى صلاة النبي الدائمة ومناجاته لربه ووفاته (صلى الله عليه
وسلم) وانتصاره حتى بعد موته، كل ذلك لا يدل على الغش والخداع بل يدل على
اليقين الصادق الذي أعطى النبي الطاقة والقوة لإرساء عقيدة ذات شقين:
الإيمان بوحدانية الله، والإيمان بمخالفته تعالى للحوادث.

فالشق الأول يبين صفة الله (ألا وهي الوحدانية)، بينما الآخر يوضح ما لا يتصف به
الله تعالى (وهو المادية والمماثلة للحوادث). لتحقيق الأول كان لا بد من القضاء على الآلهة المدعاة من دون الله بالسيف، أما الثاني فقد تطلّب ترسيخ العقيدة بالكلمة (بالحكمة والموعظة الحسنة). هذا هو محمد (صلى الله عليه وسلم) الفيلسوف، الخطيب، النبي، المشرع، المحارب،
قاهر الأهواء، مؤسس المذاهب الفكرية التي تدعو إلى عبادة حقة، بلا أنصاب ولا أزلام. هو المؤسس لعشرين إمبراطورية في الأرض، وإمبراطورية روحانية
واحدة. هذا هو محمد (صلى الله عليه وسلم).

بالنظر لكل مقاييس العظمة البشرية، أود أن أتساءل: هل هناك من هو أعظم من النبي محمد (صلى الله عليه وسلم)؟

ويقول في كتاب ” السفر إلى الشرق ” :

أعظم حدث في حياتي هو أنني درست حياة رسول الله محمد دراسة واعية ، وأدركت ما فيها من عظمة وخلود.

أي  رجل أدرك من العظمة الإنسانية مثلما أدرك محمد ، وأي إنسان بلغ من مراتب
الكمال مثل ما بلغ ، لقد هدم الرسول المعتقدات الباطلة التي تتخذ واسطة بين
الخالق والمخلوق.

جيبون أوكلي Edward Gibbon

( إدوارد جيبون وسيمون أوكلي، من كتاب ” تاريخ إمبراطورية الشرق” History of the Saracen Empire ، لندن 1870، صفحة 54 )

ليس انتشار الدعوة الإسلامية هو ما يستحق الانبهار وإنما استمراريتها وثباتها على مر العصور. فما زال الانطباع الرائع الذي حفره محمد في مكة والمدينة له نفس الروعة والقوة في نفوس الهنود والأفارقة والأتراك حديثي العهد بالقرآن، رغم مرور اثني عشر قرنا من الزمان. لقد استطاع المسلمون الصمود يدا واحدة في مواجهة فتنة الإيمان بالله رغم أنهم لم يعرفوه إلا من خلال العقل والمشاعر الإنسانية. فقول ” أشهد أن لا إله
إلا الله وأن محمدا رسول الله ” هي ببساطة شهادة الإسلام. ولم يتأثر إحساسهم بألوهية الله (عز وجل) بوجود أي من الأشياء المنظورة التي كانت تتخذ آلهة من دون الله . ولم يتجاوز شرف النبي وفضائله حدود الفضيلة
المعروفة لدى البشر، كما أن منهجه في الحياة جعل مظاهر امتنان الصحابة له
(لهدايته إياهم وإخراجهم من الظلمات إلى النور) منحصرة في نطاق العقل
والدين" .

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أرنولد توينبي Arnold Toynbee

المؤرخ البريطاني المعاصر، له مُؤَلَّف شهير في اثني عشر جزءاً وهو
دراسة التاريخ ” ” A Study of History ” ألَّفه من عام 1921 حتى عام 1961 )
يقول فيه : "لقد أخذت سيرة الرسول العربي صلى الله عليه وسلم بألباب أتباعه ، وسمت شخصيته لديهم إلى أعلى علِّيِّين ، فآمنوا برسالته إيماناً جعلهم يتقبلون ما أُوحِيَ به إليه وأفعاله كما سجَّلتها السُّنة .

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عالم اللاهوت السويسري د.هانز كونج Hans Kung  ( نقلا عن كتاب ” الإسلام نهر يبحث عن مجرى ” للدكتور شوقي أبوخليل “15” )) :حمد نبي حقيقي بمعنى الكلمة لا يمكننا بعد إنكار أن محمدا هو المرشد القائد على طريق النجاة.

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آن بيزيت Annie Besant

( ” حياة وتعاليم محمد ” The Life and Teachings of Mohammad دار مادرس للنشر 1932 ):

من المستحيل لأي شخص يدرس حياة وشخصية نبي العرب العظيم ويعرف كيف عاش هذا النبي وكيف علم الناس، إلا أن يشعر بتبجيل هذا النبي الجليل، أحد رسل الله
العظماء، ورغم أنني سوف أعرض فيما أروي لكم أشياء قد تكون مألوفة للعديد من الناس فإنني أشعر في كل مرة أعيد فيها قراءة هذه الأشياء بإعجاب وتبجيل
متجددين لهذا المعلم العربي العظيم.

هل تقصد أن تخبرني أن رجلاً في عنفوان شبابه لم يتعد الرابعة والعشرين من عمره
بعد أن تزوج من امرأة أكبر منه بكثير وظل وفياً لها طيلة 26 عاماً ثم عندما بلغ الخمسين من عمره – السن التي تخبوا فيها شهوات الجسد – تزوج لإشباع رغباته وشهواته ؟! ليس هكذا يكون الحكم على حياة الأشخاص. فلو نظرت إلى النساء اللاتي تزوجهن لوجدت أن كل زيجة من هذه الزيجات كانت سبباً إما في الدخول في تحالف لصالح أتباعه ودينه أو الحصول على شيء يعود بالنفع على أصحابه أو كانت المرأة التي تزوجها في حاجة ماسة للحماية.

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المستر سنكس

(مستشرق أميركي ولد في بلدته بالاي عام 1831، توفي 1883 في كتابه: ” ديانة العرب.

ظهر محمد بعد المسيح بخمسمائة وسبعين سنة، وكانت وظيفته ترقية عقول البشر،
بإشرابها الأصول الأولية للأخلاق الفاضلة، وبإرجاعها إلى الاعتقاد بإله
واحد، وبحياة بعد هذه الحياة إلى أن قال : إن الفكرة الدينية الإسلامية، أحدثت رقياً كبيراً جداً في العالم، وخلّصت العقل الإنساني من قيوده الثقيلة التي كانت تأسره حول
الهياكل بين يدي الكهان. ولقد توصل محمد ـ بمحوه كل صورة في المعابد
وإبطاله كل تمثيل لذات الخالق المطلق ـ إلى تخليص الفكر الإنساني من عقيدة
التجسيد الغليظة.

سنرستن الآسوجي:
العلامة سنرستن الآسوجي: مستشرق آسوجي ولد عام 1866، أستاذ اللغات الساميّة، ساهم في دائرة المعارف، جمع المخطوطات الشرقية، محرر مجلة العالم الشرقي) له عدة مؤلفات منها: ” القرآن الإنجيل المحمدي ” ومنها : ”تاريخ حياة محمد ” ) : إننا لم ننصف محمداً إذا أنكرنا ما هو عليه من عظيم الصفات وحميد المزايا، فلقد خاض محمد معركة الحياة الصحيحة في وجه الجهل والهمجية، مصراً على مبدئه، وما زال يحارب الطغاة حتى انتهى به المطاف إلى النصر المبين، فأصبحت شريعته أكمل الشرائع، وهو فوق عظماء التاريخ.

 

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النبي محمد (ص) في نظر الغرب.

31 Mai 2018 , Rédigé par sociologia.on-line..tn.over-blog.com

بوسورث سميث Bosworth Smith

(من كتاب ” محمد والمحمدية ” ‘MUHAMMAD AND MUHAMMADANISM’ ، لندن 1874، صفحة 92 ) :

لقد كان محمد قائدا سياسيا وزعيما دينيا في آن واحد. لكن لم تكن لديه عجرفة
رجال الدين، كما لم تكن لديه فيالق مثل القياصرة. ولم يكن لديه جيوش مجيشة
أو حرس خاص أو قصر مشيد أو عائد ثابت. إذا كان لأحد أن يقول إنه حكم
بالقدرة الإلهية فإنه محمد، لأنه استطاع الإمساك بزمام السلطة دون أن يملك
أدواتها ودون أن يسانده أهلها.

و. مونتجومري وات William Montgomery Watt

(من كتاب “محمد في مكة” ‘MUHAMMAD AT MECCA’ ، 1953، صفحة 52 ) :

إن استعداد هذا الرجل لتحمل الاضطهاد من أجل معتقداته، والطبيعة الأخلاقية السامية لمن آمنوا به واتبعوه واعتبروه سيدا وقائدا لهم، إلى جانب عظمة إنجازاته المطلقة، كل ذلك يدل على العدالة والنزاهة المتأصلة في شخصه. فافتراض أن محمدا مدع افتراض يثير مشاكل أكثر ولا يحلها. بل إنه لا توجد شخصية من عظماء التاريخ الغربيين لم تنل التقدير اللائق بها مثل ما فعل
بمحمد.

ساروجني ندو Sarojini Naidu

( شاعرة الهند ): "يعتبر الإسلام أول الأديان مناديًا ومطبقًا للديمقراطية، وتبدأ هذه الديمقراطية في المسجد خمس مرات في اليوم الواحد عندما ينادى للصلاة، ويسجد القروي والملك جنب لجنب اعترافًا بأن الله أكبر.. ما أدهشني هو هذه الوحدة غير
القابلة للتقسيم والتي جعلت من كل رجل بشكل تلقائي أخًا للآخر”.

إدوار مونته Edward Montet

(مستشرق فرنسي ولد في بلدته لوكادا 1817 ـ 1894 قال في آخر كتابه ” العرب” ) :عرف محمد بخلوص النية والملاطفة وإنصافه في الحكم، ونزاهة التعبير عن الفكر والتحقق، وبالجملة كان محمد أزكى وأدين وأرحم عرب عصره، وأشدهم حفاظاً على الزمام فقد وجههم إلى حياة لم يحلموا بها من قبل، وأسس لهم دولة زمنية ودينية لا تزال إلى اليوم.

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فولتير Voltaire

( فيلسوف فرنسي – نقلا عن كتاب ” جوته والعالم العربي ” كاتارينا مومزن “181 و 355 ” ) :لقد قام الرسول بأعظم دور يمكن لإنسان أن يقوم به على الأرض … إن أقل ما
يقال عن محمد أنه قد جاد بكتاب وجاهد ، والإسلام لم يتغير قط .

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العلامة بارتلمي هيلر Barthelemy Saint Heller

( العلامة برتلي سانت هيلر الألماني مستشرق ألماني ولد في درسدن 1793 ـ 1884 قال في كتابه ” الشرقيون وعقائدهم” ) :كان محمد رئيساً للدولة وساهراً على حياة الشعب وحريته، وكان يعاقب الأشخاص الذين يجترحون الجنايات حسب أحوال زمانه وأحوال تلك الجماعات الوحشية التي كان يعيش النبي بين ظهرانيها، فكان النبي داعياً إلى ديانة الإله الواحد وكان في دعوته هذه لطيفاً ورحيماً حتى مع أعدائه، وإن في شخصيته صفتين هما
من أجلّ الصفات التي تحملها النفس البشرية وهما العدالة والرحمة لما وعد الله رسوله بالحفظ بقوله (والله يعصمك من الناس) صرف النبي حراسه ، والمرء لا يكذب على نفسه ، فلو كان لهذا القرآن مصدر غير السماء لأبقى محمد على حراسته !

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الجراح الفرنسي الشهير موريس بوكاي Dr. Maurice Bucaille

قرأت القرآن بإمعان ، ووجدته هو الكتاب الوحيد الذي يضطر المثقف بالعلوم العصرية أن يؤمن بأنه من الله لا يزيد حرفاً ولا ينقص.

 

 

ألبرت آينشتاين Albert Einstein العالم الفيزيائي الشهير صاحب نظرية النسبية ) :أعتقد أن محمداً استطاع بعقلية واعية مدركة لما يقوم به اليهود أن يحقق هدفه في إبعادهم عن النَّيْل المباشر من الإسلام الذي مازال حتى الآن هو القوة التي خلقت ليحل بها السلام.

الدكتور زويمر Zwemer

( الدكتور زويمر الكندي مستشرق كندي ولد 1813 ـ 1900 قال في كتابه ” الشرق وعاداته:

"إن محمداً كان ولا شك من أعظم القواد المسلمين الدينيين، ويصدق عليه القول أيضاً بأنه  كان مصلحاً قديراً وبليغاً فصيحاً وجريئاً مغواراً، ومفكراً عظيماً، ولا يجوز أن ننسب إليه ما ينافي هذه الصفات، وهذا قرآنه الذي جاء به وتاريخه يشهدان بصحة هذا الادعاء.

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[size=21]ليو تولستوي Leo Tolstoy

(ليف تولستوي «1828 ـ 1910» الأديب العالمي الذي يعد أدبه من أمتع ما كتب في التراث الإنساني قاطبة عن النفس البشرية ) :

يكفي محمداً فخراً أنّه خلّص أمةً ذليلةً دمويةً من مخالب شياطين العادات الذميمة، وفتح على وجوههم طريقَ الرُّقي والتقدم، وأنّ شريعةَ محمدٍ، ستسودُ العالم لانسجامها مع العقل والحكمة "أنا واحد من المبهورين بالنبي محمد الذي اختاره الله الواحد لتكون آخر الرسالات على يديه ، وليكون هو أيضا آخر الأنبياء ” .

( برناردشو الإنكليزي ولد في مدينة كانيا 1817 ـ 1902 له مؤلف أسماه “محمد” أحرقته السلطات البريطانية ) :

إن العالم أحوج ما يكون إلى رجلٍ في تفكير محمد، هذا النبي الذي وضع دينه دائماً موضع الاحترام والإجلال فإنه أقوى دين على هضم جميع المدنيات، خالداً خلود الأبد، وإني أرى كثيراً من بني قومي قد دخلوا هذا الدين على بينة، وسيجد هذا الدين مجاله الفسيح في هذه القارة ( يعني أوروبا.

إنّ رجال الدين في القرون الوسطى، ونتيجةً للجهل أو التعصّب، قد رسموا لدين محمدٍ صورةً قاتمةً، لقد كانوا يعتبرونه عدوًّا للمسيحية، لكنّني اطّلعت على أمر هذا الرجل، فوجدته أعجوبةً خارقةً، وتوصلت إلى أنّه لم يكن عدوًّا للمسيحية، بل يجب أنْ يسمّى منقذ البشرية، وفي رأيي أنّه لو تولّى أمر العالم اليوم، لوفّق في حلّ مشكلاتنا بما يؤمن السلام والسعادة التي يرنو البشر إليها. ونقلا عن “موسوعة مقدمات المناهج والعلوم ” للعلامة أنور الجندي ( مجلد 8/211 ) يقول برناردشو :
  لقد درست محمدا باعتباره رجلا مدهشا ، فرأيته بعيدا عن مخاصمة المسيح ، بل يجب أن يدعى منقذ الإنسانية ، وأوربا في العصر الراهن بدأت تعشق عقيدة
التوحيد ، وربما ذهبت إلى أبعد من ذلك فتعترف بقدرة هذه العقيدة على حل
مشكلاتها ، فبهذه الروح يجب أن تفهموا نبوءتي ” .

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النبي محمد (ص) في نظر الغرب

31 Mai 2018 , Rédigé par sociologia.on line..tn.over-blog.com Publié dans #religion

(غوته: الملقب بأمير الشعراء الألمان “1749 – 1832″ وله مؤلف مشهور بعنوان ” الديوان الشرقي للشاعر الغربي ” “Divan” ):

نقلا عن (آفاق جديدة للدعوة) للعلامة أنور الجندي ، يقول جوتة :
ولقد بحثت في التاريخ عن مثل أعلى لهذا الإنسان فوجدته في النبي العربي محمد صلى الله عليه وسلم”.

ونقلا عن ” شمس الدين تسطع على الغرب ” للكاتبة سيغريد هونكه ، يقول جوتة :
إننا أهل أوربا بجميع مفاهيمنا لم نصل بعد إلى ما وصل إليه محمد ، وسوف لا يتقدم عليه أحد ، … “.

كارل ماركس

جدير بكل ذي عقل أن يعترف بنبوته وأنه رسول من السماء إلى الأرض
هذا
النبي افتتح برسالته عصرا للعلم والنور والمعرفة ، حري أن تدون أقواله 
وأفعاله بطريقة علمية خاصة ، وبما أن هذه التعاليم التي قام بها هي وحي فقد
كان عليه أن يمحو ما كان متراكما من الرسالات السابقة من التبديل 
والتحوير.

جواهر لال نهرو الهند

(1889-1964 أول رئيس وزراء للهند بعد استقلالها):
فاقت أخلاق نبي الإسلام كل الحدود ونحن نعتبره قدوة لكل مصلح يود أن يسير بالعالم إلى سلام حقيقي.

واشنطن إيرفنج Washington Irving (مستشرق أمريكي  (مستشرق أمريكي) في كتابه ” حياة محمد ” Life of Muhammad ص 302-303 ) :وحتى في أوج مجده حافظ الرسول صلى الله عليه وسلم على بساطته وتواضعه ، فكان 
يكره إذا دخل حجرة على جماعة أن يقوموا له أويبالغوا في الترحيب به .

توماس كارليل (1795-1881)Thomas Carlyle

( 1795-1881 في كتابه ” الأبطال ” Heroes and Hero Worship and the Heroic in History ) :

يزعم المتعصبون أن محمداً لم يكن يريد بقيامه إلا الشهرة الشخصية ومفاخر 
الجاه والسلطان . كلا وأيم الله ! لقد كان في فؤاد ذلك الرجل الكبير ابن 
القفار والفلوات ، المتورِّد المُقْلتين ، العظيم النفس المملوء رحمةً 
وخيراً وحناناً وبراً وحكمةً وحجى وإربةً ونهى، أفكار غير الطمع الدنيوي ، 
ونوايا خلاف طلب السلطة والجاه، وكيف لا وتلك نفس صافية ورجل من الذين لا 
يمكنهم إلا أن يكونوا مخلصين جادين
والله إني لأحب محمداً لبراءة طبعه من الرياء والتصنٌّع ” .
إنما محمد شهاب قد أضاء العالم ، ذلك فضل الله يؤتيه من يشاء “.

البروفيسور يوشيودي كوزان (مدير مرصد طوكيو) :

لا أجد صعوبة في قبول أن القرآن كلام الله ، فإن أوصاف الجنين في القرآن لا  يمكن بناؤها على المعرفة العلمية للقرن السابع ، الاستنتاج الوحيد المعقول هو أن هذه الأوصاف قد أوحيت إلى محمد من الله.

 

مهاتما غاندي : Mahatma Gandhi

( في حديث لجريدة ” ينج إنديا ” YOUNG INDIA وتكلم فيه عن صفات سيدنا محمد صلى الله عليه وسلم: " أردت أن أعرف صفات الرجل الذي يملك بدون نزاع قلوب ملايين البشر.. لقد أصبحت مقتنعا كل الاقتناع أن السيف لم يكن الوسيلة التي من خلالها اكتسب الإسلام مكانته، بل كان ذلك من خلال بساطة الرسول مع دقته وصدقه في الوعود،وتفانيه وإخلاصه لأصدقائه وأتباعه، وشجاعته مع ثقته المطلقة في ربه وفي رسالته. هذه الصفات هي التي مهدت الطريق، وتخطت المصاعب وليس السيف. بعد انتهائي من قراءة الجزء الثاني من حياة الرسول وجدت نفسي أسفا لعدم وجود المزيد للتعرف أكثر على حياته العظيمة “.

الدكتورة الألمانية سيجريد هونكه Sigrid Hunke

كانرسول الإسلام يعرف أن المرأة ستجد طريقها بجوار الرجل ذات يوم. لذا آثر أن تكون المرأة متدينة . لها لباس معين، حتى تقي نفسها شر النظرات وشر كشف العورات .ورجل بهذه العبقرية لا أستطيع أنأقول إلا أنه قدم للمجتمع أسمى آيات المثالية وأرفعها وكان جديرا أن تظل الإنسانية مدينة لهذا الرجل الذي غيَّر مجرى التاريخ برسالته العظيمة.

ليدي ايفيلين كوبولد Eveline Kobold

( في كتاب ” البحث عن الله ” ص 67):
مع أن محمداً صلى الله عليه وسلم كان سيد الجزيرة العربية فإنه لم يفكر في  الألقاب ، ولا راح يعمل لاستثمارها، بل ظل على حاله مكتفياً بأنه رسول لله ، وأنه خادم المسلمين ، ينظف بيته بنفسه ويصلح حذاءه بيده ، كريماً بارّاً كأنه الريح السارية ، لا يقصده فقير أو بائس إلا تفضل عليه بما لديه، وما لديه كان في أكثر الأحايين قليلاً لا يكاد يكفيه.

(البروفسور رما كريشنا راو في كتابه “محمد النبي” ‘Mohammed: The Prophet of Islam’ ) :
لا يمكن معرفة شخصية محمد بكل جوانبها. ولكن كل ما في استطاعتي أن أقدمه  هو نبذة عن حياته من صور متتابعة جميلة. فهناك محمد النبي، ومحمد المحارب،  ومحمد رجل الأعمال، ومحمد رجل السياسة، ومحمد الخطيب، ومحمد المصلح، ومحمد 
ملاذ اليتامى، وحامي العبيد، ومحمد محرر النساء، ومحمد القاضي، كل هذه 
الأدوار الرائعة في كل دروب الحياة الإنسانية تؤهله لأن يكون بطلا”.

 

إميل درمنجم  (في كتاب ” حياة محمد) ” ص 318:: "ولد لمحمد صلى الله عليه وسلم من مارية القبطية ابنه إبراهيم فمات طفلاً، فحزن عليه كثيراً ولحده بيده وبكاه ، ووافق موته كسوف الشمس فقال المسلمون إنها انكسفت لموته ، ولكن محمداً صلى الله عليه وسلم كان من سموّ النفس ما رأى به رد ذلك فقال: ” إن الشمس والقمر آيتان من آيات الله لا يخسفان لموت أحد “.. فقول مثل هذا لا يصدر عن كاذب دجال.

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هلمتن (من علماء انجلترا)

إن أحكام الإسلام في شأن المرأة صريحة في وفرة العناية بوقايتها من كل مايؤذيها ويشين سمعتها .

جون ويليام دريبر John William Draper

( كتاب ” تاريخ التطور الفكري في أوروبا ” History of Intellectual Development of Europe ) :
عام 569 ميلادي ، ولد في مكة في بلاد العرب الرجل الذي مارس أعظم تأثير في حياة الجنس البشري … محمد .

المؤرخ كريستوفر داوسون

(1889-1970 في كتابه ” قواعد الحركة في تاريخ العالم” ) :
إن الأوضاع العالمية تغيَّرت تغيراً مفاجئاً فرد واحد ظهر في التاريخ هو محمد .

السير ويليام موير Sir William Muir

( السير موير الإنكليزي في كتابه ” تاريخ محمد”:إن محمداً نبي المسلمين لقب بالأمين منذ الصغر بإجماع أهل بلده لشرف أخلاقه وحسن سلوكه، ومهما يكن هناك من أمر فإن محمداً أسمى من أن ينتهي إليه الواصف، ولا يعرفه من جهله، وخبير به من أمعن النظر في تاريخه المجيد، ذلك التاريخ الذي ترك محمداً في طليعة الرسل ومفكري العالم
ومن صفاته الجديرة بالتنويه والإجلال الرقة والإحترام اللتان كان يعامل بهما أتباعه حتى أقلهم شأنا ، فالتواضع والرأفة والإنسانية وإنكار الذات والسماحة والإخاء تغلغلت فينفسه ووثّقت به محبة كل من حوله .

(1866- 1946 كاتب وأديب بريطاني معروف، يقول في كتابه ” معالم تاريخ الإنسانية ” ) :

بوشكين Alexander Pushkin 

(الشاعر الروسي الشهير ” قصائد شرقية ” ص 45) :

شُقَّ الصدر ، ونُزِعَ منه القلب الخافق … غسلته الملائكة ، ثم أُثْبِتَ مكانه! قم أيها النبي وطف العالم … وأشعل النور في قلوب الناس ” . ( ملاحظة : هذه حادثة حقيقية حصلت للرسول صلى الله عليه وسلم ).

 

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مادا قال برنارد شو في النبي محمد؟؟

31 Mai 2018 , Rédigé par sociologia.tn.over-blog.com Publié dans #religion

جورج برنارد شو النبي محمد (صلى الله عليه وسلم) منقذ البشرية

جورج برنارد شو ولد 26 يوليو 1856 - توفي 2 نوفمبر 1950)، مؤلف أيرلندي شهير. وُلِد في دبلن، وانتقل إلى لندن حين أصبح في العشرينات. أول نجاحاته كانت في النقد الموسيقي والأدبي، ولكنه انتقل إلى المسرح، وألّف مايزيد عن ستين مسرحية خلال سنين مهنته. أعماله تحتوي على جرعة كوميديا، لكن تقريباً كلها تحمل رسائل اتهامات أمِل برنارد شو أن يحتضنها جمهوره.

حاصل على جائزتي نوبل فى الأدب فى عام 1925 فى كابه الاسلام الأصل وهو من أعظم مفكرى الغرب حيث اجتازت شهرته حدود بلاده بسبب تعليقاته اللاذعة وفلسفته وتقديره لسيدنا محمد صلى الله عليه وسلم .ولد برناردشو فى ايرلندا عام 1856 ومن أهم مؤلفاته على الأطلاق"محمد عند علماء الغرب-الإسلام فى ضوء التشيع"وكان المثل الاعلى للشخصية الدينية عند هو النبى محمد وبلغ به الاعجاب أن حاول أن يكتب مسرحية عن محمد

ناقش برناردشو بحيادية المفكر وموضوعية العالم مواقف الكنيسة المسيحية من الأسلام فى القرون الوسطى وأظهر أنها لم تصدر إلا عن تعصب فيقول "لقد طبع رجال الكنيسة فى القرون الوسطى دين الاسلام بطابع أسود حالك إما جهلا وإما تعصباً إنهم كانوا فى الحقيقة مسوقين بعامل بغض محمد ودينه فعندهم أن محمداً كان عدواً للمسيح ولقد درست سيرة محمد الرجل العجيب وفى رأيى أنه بعيد جداً من أن يكون عدواً للمسيح إنما ينبغى أن يُدعى منقذ البشرية"

ويقول أيضاً"إن العالم احوج ما يكون إلى رجل فى تفكير محمد هذا النبى الذى وضع دينه دائماً موضع الاحترام والإجلال فإنه أقوى دين على هضم جميع المدينات خالد خلود الابد وإنى ارى كثيراً من بنى قومى قد دخلوا هذا الدين على بينة وسيجد هذا الدين مجاله الفسيح فى القارة الاوروبية بعد هذه الحرب وإذا اراد العالم النجاة من شروره فعليه بهذا الدين إنه دين التعاون والسلام والعدالة فى ظل شريعة محكمة لم تدع أمراً من أمور الدنيا إلا رسمته ووزنته بميزان لا يخطئ أبداً" وفى كتاب الإسلام فى ضوء التشيع يقول برناردشو "إنى أعتقد أن الديانة المحمدية هى الديانة الوحيدة التى تكون حائزة لجميع الشرائط اللازمة وتكون موافقة لشتى مراحل الحياة لا تمضى مائة عام حتى تكون أوروبا لاسيما إنجلترا قد أيقنت أن الإسلام ملائم للحضارة الصحيحة.

نقلا عن صفحة المدون عبد الله محمدو https://www.facebook.com/dedehmed

من أعلام موريتانيا.

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أقوال في النبي محمد (ص):

31 Mai 2018 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #religion

أقوال في النبي محمد (ص):

قال علماء الغرب عن نبينا محمد صلى الله عليه وسلم، فاعتبروا يا أولي الأبصار وليتقي الله أقوام يتنقصون قدر هذا النبي العظيم ولا يعرفون هذا المقام السني، وهذا غيض من فيض وقطرة يليها غيث لمن أراد أن يَّذكَّر أو أراد شكورا.
فإن الأكاذيب والإفتراءات انفضح أمرها وانكشف زيغها وطلعت الشمس مضيئة فحمد القوم السرى، فيا معشر المسلمين هذا مجدكم العظيم وفخركم الكبير، فعندما نقول إن محمدا صلى الله عليه وسلم هو أعظم إنسان على الإطلاق فليست كلمة عاطفية أو عبارة غير محسوبة فهاهم فلاسفة الدنيا ومفكروا العالم يشهدون أن محمدا صلى الله عليه وسلم هو أعظم إنسان على وجه البسيطة عبر التاريخ الإنساني العريق.
فأي قيمة علمية لكلام يناقض الحقيقة ويكابر الحجة وينتقص العظمة ويكذب على النور، فهذا الكلام هو حجة على المنكرين ودليل للصادقين وبيان للمفتونين وسلام على الحائرين وإيقاظ للغافلين وإحياء للضائعين.
فسنعمل جاهدين بحول الله وقوته في نصرة النبي محمد صلى الله عليه وسلم بالحجة والبيان والدليل والبرهان ليهلك من هلك عن بينة ويحيى من حي عن بينة وليميز الله الخبيث من الطيب وحتى لا يكون للناس على الله حجة بعد الرسل وصلى الله وسلم وبارك على نبينا محمد وآله.
وهذه شهادات الفلاسفة والمفكرين:

قال العالم الأمريكي مايكل هارث : 
" إن محمدًا صلى الله عليه وسلم كان الرجل الوحيد في التاريخ الذي نجح بشكل أسمى وأبرز في كلا المستويين الديني والدنيوي .. إن هذا الاتحاد الفريد الذي لا نظير له للتأثير الديني والدنيوي معًا يخوّله أن يعتبر أعظم شخصية ذات تأثير في تاريخ البشرية " .

وقال الكاتب المسرحي البريطاني جورج برنارد شو : 
وهو من رفض أن يكون أداة لتشويه صورة الرسول "صلى الله عليه وسلم" عندما طلب منه البعض أن يمسرح حياة النبي حيث جاء رفضه قاطعاً. ومما قاله عن الإسلام ورسوله : "قرأت حياة رسول الإسلام جيداً، مرات ومرات لم أجد فيها إلا الخلق كما يجب أن يكون، وأصبحت أضع محمداً في مصاف بل على قمم المصاف من الرجال الذين يجب أن يتبعوا" .

وقال برتراند راسل : وهو أحد فلاسفة بريطانيا الكبار والحاصل على جائزة نوبل للسلام عام 1950، قال : "لقد قرأت عن الإسلام ونبي الإسلام فوجدت أنه دين جاء ليصبح دين العالم والإنسانية، فالتعاليم التي جاء بها محمد والتي حفل بها كتابه مازلنا نبحث ونتعلق بذرات منها وننال أعلى الجوائز من أجلها " .

وقال توماسكارليل : وهو المصلح الاجتماعي الإنجليزي الذي كان مولعاً بالشخصيات التي غيرت مجرى التاريخ، وأفرد في كتابه "الأبطال" فصلاً كاملاً للحديث عن الرسول الكريم "صلى الله عليه وسلم" واستعرض فيه نواحي العظمة في حياته ورد على افتراءات الكارهين له ولرسالته العظيمة حتى انه اتهم بالتحيز للإسلام.

ومما قاله : " قوم يضربون في الصحراء عدة قرون لا يؤبه بهم ولهم فلما جاءهم النبي العربي، أصبحوا قبلة الأنظار في العلوم والمعرفات وكثروا بعد قلة، وعزوا بعد ذلة، ولم يمض قرن حتى استضاءت أطراف الأرض بعقولهم وعلومهم " .

وقال الأديب الروسي ليو تولستوي : قال : " لا يوجد نبي حظي باحترام أعدائه سوى النبي محمد مما جعل الكثرة من الأعداء يدخلون الإسلام " .

وقال الشاعروالكاتب الفرنسي فولتير :
وهو صاحب حركة الاستنارة الفرنسية في القرن الثامن عشر والذي كان يؤمن بالتسامح الديني عندما تحدث عن رسول الإسلام قال : " السنن التي أتى بها محمد كانت كلها ما عدا تعدد الزوجات قاهرة للنفس ومهذبة لها، فجمال تلك الشريعة وبساطة قواعدها الأصلية جذبا للدين المحمدي، أمماً كثيرة أسلمت" .

وقالت الدكتورة زيجرد هونكة الألمانية : " أن محمد والإسلام شمس الله على الغرب. كان رسول الإسلام يعرف أن المرأة ستجد طريقها بجوار الرجل ذات يوم. لذا آثر أن تكون المرأة متدينة . لها لباس معين، حتى تقي نفسها شر النظرات وشر كشف العورات. ورجل بهذه العبقرية لا أستطيع أن أقول إلا أنه قدم للمجتمع أسمى آيات المثالية وأرفعها وكان جديرا أن تظل الإنسانية مدينة لهذا الرجل الذي غيَّر مجرى التاريخ برسالته العظيمة ".

وقال المفكر الفيلسوف لامارتن : النبي محمد علية الصلاة والسلام هو النبي الفيلسوف المحارب الخطيب المشرع قاهر الأهواء وبالنظر إلى كل مقاييس العظمة البشرية أود أن أتسائل هل هناك من هو أعظم من النبي محمد عليه الصلاة والسلام .

وقال " إدوارد جيبون " وسيمون أوكلي " في كتاب " تاريخ الإمبراطورية العربية الإسلامية " طبعة لندن ( 1870 ) ص 54 :
" لا إله إلا الله محمد رسول الله هي عقيدة الإسلام البسيطة والثابتة . إن التصور الفكري للإله ( في الإسلام ) لم ينحدر أبدا إلى وثن مرئي أو منظور . ولم يتجاوز توقير المسلمين للرسول أبدا حد اعتباره بشرا ، وقيدت أفكاره النابضة بالحياة شعور الصحابة بالامتنان والعرفان تجاهه ، داخل حدود العقل والدين " .

وقال المستشرق الكندي الدكتور زويمر الكندي : ولد 1813 ـ 1900 قال في كتابه (الشرق وعاداته).
إن محمداً كان ولا شك من أعظم القواد المسلمين الدينيين، ويصدق عليه القول أيضاً بأنه كان مصلحاً قديراً وبليغاً فصيحاً وجريئاً مغواراً، ومفكراً عظيماً، ولا يجوز أن ننسب إليه ما ينافي هذه الصفات، وهذا قرآنه الذي جاء به وتاريخه يشهدان بصحة هذا الادعاء.

وقال برناردشو الإنكليزي : الذي ولد في مدينة كانيا 1817 ـ 1902 له مؤلف أسماه (محمد)، وقد أحرقته السلطة البريطانية.
إن العالم أحوج ما يكون إلى رجلٍ في تفكير محمد، هذا النبي الذي وضع دينه دائماً موضع الاحترام والإجلال فإنه أقوى دين على هضم جميع المدنيات، خالداً خلود الأبد، وإني أرى كثيراً من بني قومي قد دخلوا هذا الدين على بينة، وسيجد هذا الدين مجاله الفسيح في هذه القارة (يعني أوروبا).

وقال المستشرق سنرستن الآسوجي : الذي ولد عام 1866، أستاذ اللغات الساميّة .
" إننا لم ننصف محمداً إذا أنكرنا ما هو عليه من عظيم الصفات وحميد المزايا، فلقد خاض محمد معركة الحياة الصحيحة في وجه الجهل والهمجية، مصراً على مبدئه، وما زال يحارب الطغاة حتى انتهى به المطاف إلى النصر المبين، فأصبحت شريعته أكمل الشرائع، وهو فوق عظماء التاريخ ".

وقالت : آن بيزينت : في حياة وتعاليم محمد دار مادرس للنشر 1932.
" من المستحيل لأي شخص يدرس حياة وشخصية نبي العرب العظيم ويعرف كيف عاش هذا النبي وكيف علم الناس، إلا أن يشعر بتبجيل هذا النبي الجليل، أحد رسل الله العظماء، ورغم أنني سوف أعرض فيما أروي لكم أشياء قد تكون مألوفة للعديد من الناس فإنني أشعر في كل مرة أعيد فيها قراءة هذه الأشياء بإعجاب وتبجيل متجددين لهذا المعلم العربي العظيم.
هل تقصد أن تخبرني أن رجلاً في عنفوان شبابه لم يتعد الرابعة والعشرين من عمره بعد أن تزوج من امرأة أكبر منه بكثير وظل وفياً لها طيلة 26 عاماً ثم عندما بلغ الخمسين من عمره - السن التي تخبو فيها شهوات الجسد - تزوج لإشباع رغباته وشهواته؟! ليس هكذا يكون الحكم على حياة الأشخاص.
فلو نظرت إلى النساء اللاتي تزوجهن لوجدت أن كل زيجة من هذه الزيجات كانت سبباً إما في الدخول في تحالف لصالح أتباعه ودينه أو الحصول على شيء يعود بالنفع على أصحابه أو كانت المرأة التي تزوجها في حاجة ماسة للحماية "

. وقال مايكل هارت : في كتابه مائة رجل من التاريخ.
إن اختياري محمداً، ليكون الأول في أهم وأعظم رجال التاريخ، قد يدهش القراء، ولكنه الرجل الوحيد في التاريخ كله الذي نجح أعلى نجاح على المستويين: الديني والدنيوي.
فهناك رُسل وأنبياء وحكماء بدءوا رسالات عظيمة، ولكنهم ماتوا دون إتمامها، كالمسيح في المسيحية، أو شاركهم فيها غيرهم، أو سبقهم إليهم سواهم، كموسى في اليهودية، ولكن محمداً هو الوحيد الذي أتم رسالته الدينية، وتحددت أحكامها، وآمنت بها شعوب بأسرها في حياته.
ولأنه أقام جانب الدين دولة جديدة، فإنه في هذا المجال الدنيوي أيضاً، وحّد القبائل في شعـب، والشعوب في أمة، ووضع لها كل أسس حياتها، ورسم أمور دنياها، ووضعها في موضع الانطلاق إلى العالم. أيضاً في حياته، فهو الذي بدأ الرسالة الدينية والدنيوية، وأتمها.

وقال ديوان شند شرمة في كتابه: " أنبياء الشرق ". طبعة كلكتا ( 1935 ) ص122:

" لقد كان محمد روح الرأفة والرحمة وكان الذين حوله يلمسون تأثيره ولم يغب عنهم أبدا " .

وقال الأديب الإنجليزي جونس أوركس: "لم نعلم أن محمداً نبي الإسلام (صلوات الله وسلامه عليه) تسربل باي رذيلة مدة حياته " .

وقال الفرنسي غوستاف لوبون:

" إن محمداً صلى الله عليه وسلم رغم ما يشاع عنه (يعني من قبل المخالفين له في أوربا) قد ظهر بمظهر الحلم الوافر والرحابة الفسيحة إزاء أهل الذمة جميعا ".

وقال المسيو جانسبيرو السويسري:

"إنه مهما زاد الإنسان اطلاعاً على سيرة محمد النبي (عليه الصلاة والسلام) لا بكتب أعدائه وشانئيه بل بتأليفات معاصريه، وبالكتاب والسنة، إلا وأدرك أسباب إعجاب الملايين من البشر في الماضين وحتى الآن بهذا الرجل، وفهم علة تفانيهم في محبته وتعظيمه " .

وقال القس لوزان : 
بعد بيان عن أوصاف محمد صلى الله عليه وآله وسلم: " ف محمد صلى الله عليه وآله وسلم بلا التباس ولا نكران من النبيين والصديقين، بل وإنه نبي عظيم جليل القدر والشأن، لقد أمكنه بإرادة الله سبحانه تكوين الملة الإسلامية وإخراجها من العدم إلى الوجود، بما صار أهلها ينيفون (يزيدون) عن الثلاثمائة مليون (يعني على ظنه في زمانه) من النفوس، وراموا بجدهم سلطنة الرومان، وقطعوا برماحهم دابر أهل الضلالة إلى أن صارت ترتعد من ذكرهم فرائض الشرق والغرب " .

وقال كارل ماركس : "هذا النبي افتتح برسالته عصرا للعلم والنور والمعرفة ، حري أن تدون أقواله وأفعاله بطريقة علمية خاصة ، وبما أن هذه التعاليم التي قام بها هي وحي فقد كان عليه أن يمحو ما كان متراكما من الرسالات السابقة من التبديل والتحوير ".
وقال فارس الخوري : " إن محمدا أعظم عظماء العالم ، والدين الذي جاء به أكمل الأديان ". وقال الفيلسوف الفرنسي (كارديفو) :  "إن محمداً كان هو النبي الملهم والمؤمن، ولم يستطع أحد أن ينازعه المكانة العالية التي كان عليها ، إن شعور المساواة والإخاء الذي أسسه محمد بين أعضاء الكتلة الإسلامية كان يطبق عمليا حتى على النبي نفسه".

وقال العالم الهندوسي ت.ل.فسواني بعنوان "إجلال فسواني لمحمد": ( تأملت في أمر محمد صلى الله عليه وسلم فتعجبت من هذا الرجل العظيم الذب نشأ بين أولئك القوم ، المختلى النظام ، الفاسدي الأخلاق ، العابدي الأحجار ، هذا الرجل محمد وقف تقريبا وحده ، شجاعا متحديا غير هياب ، ولا وجل في وجه التوعد بالقتل فمن الذي أعطاه تلك القوة التي قام بها كأنه بطل من أبطال الحرب حتى استمعوا له بعد الإعراض لكلامه ؟ فمن أين جاء سحر بيانه حتى أعتق العبيد وساوى بين النبلاء وبين الصعاليك المنبوذين ، حتى صاروا إخوانا وخلانا ؟. ونحن هنا في الهند إلى الآن لا نزال نقتتل لأجل جواز لمس بعضنا بعضا أو عدمه ، لا نزال عاجزين عن إباحة الدخول في بيوت الآلهة _الأصنام والأوثان_ للمنبوذين من أبناء جلدتنا . من أين استمد الرجل محمد صلى الله عليه وسلم قوة حياته الغالية ؟ والهند إلى الآن مصابة بمصيبة شرب الخمر ، والرجل محمد اقترح كما تقول الكتب القديمة (يشير إلى القرآن) مقاطعة الخمر ومقاطعة كل شرب مسكر ، فقام أصحابه وألقوا دنان الخمور في أزقة المدينة وحطموها تحطيما ، ولقد كان تصرف محمد في قومه كالتنويم المغناطيسي ، فمن أين جاء سر هذه القوة؟ ألم تر أن قومه كانوا أشتاتا قد عمتهم الفوضى فألف بين قلوبهم وجعلهم أمة واحدة ، وكانوا في التوحش فأنقذهم ورفع مقامهم ، وجعلهم عظماء أقوياء في أعين الأمم كلها ، وأصبحت آخذة بيمينها مصباح التهذيب والرقى ، إن التهذيب العربي هو الذي أنشأ في آسيا و أوروبا نشأة جديدة وإنسانية جديدة).

وفى الختام قال فسواني : (إليك يا محمد أنا الخادم الحقير ، أقدم إجلالي وتعظيمي بكل خضوع وتكريم ، إليك أطأطىء رأسي فإنك لنبي حق من عند الله ، و قوتك العظيمة كانت من عالم الأزلي الأبدي).

وقال جرجس سال في كتابه "مقالة في الإسلام ": " إن محمد رسول الإسلام صلى الله عليه وسلم كان صالح الأخلاق ولم يكن على الشر والخبث كما يصفه خصومه " ثم قال :(قال جيبون : عقيدة محمد خالصة ليس فيها لبس ولا إبهام والقرآن شاهد عدل وبرهان قاطع على وحدانية الله سبحانه . لقد هجر نبي الإسلام صلى الله عليه وسلم عبادة الأصنام والبشر ، سواء أكانوا من النجوم أم من الكواكب السيارة ، أم من غير ذلك ، بناء على القاعدة العلمية الصحيحة وهى : إن كل قابل للتلاشي لابد أن يبيد ويفنى ، وكل مولود لابد أن يموت ، وكل بازغ لابد له من أفول . كانت لمحمد صلى الله عليه وسلم حماسة حكيمة ، اعترف بمبدع هذا الكون ، وعبده على عقيدة أنه أبدى غير محدود ، بلا صورة ، ولا مكان ولا ولد ، ولا شيبه ، يعلم خطايا الأفكار وأسرار القلوب ، وجوده من نفسه ، وصفائه وعلمه وكماله من نفسه "

وفى الختام قال : "وهذه الحقائق السامية مبنية على وجه معقول بغاية الإحكام في تراجم القرآن ، فكل من يؤمن بالله إيمانا علميا فلسفيا ، قادر على أن يشارك المحمديين في اعتقادهم المقبول "
ونشكر الجهات التي قامت بجمع هذه النقول نسأل الله أن يتقبل أعمالهم وأن يجازيهم عن نبينا محمد صلى الله عليه وآله وسلم خير الجزاء وأن يبارك فيهم أن يوفق المسلمين جميعا لنصرة النبي محمد صلى الله عليه آله وسلم فهو النبي المختار والرسول المصطفى اجتباه الله واختاره ورفع درجته في الدنيا والآخرة فاللهم صل وسلم وبارك عليه عدد خلقك ورضا نفسك وزنة عرشك ومداد كلماتك كما تحب ربنا وترضى والحمد لله رب العالمين.
نقله أخوكم المحب عبد الحميد أبو النعيم غفر الله له ولوالديه والمسلمين.
صبيحة يوم الجمعة رابع صفر عام ثمان وثلاثين أربع مئة وألف من هجرة المصفى صلى الله عليه وسلم الموافق رابع نونبر عام ألف 2016م.

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Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhensive.

24 Mai 2018 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #sociologie

 

Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhensive [2] (89)

 

Par Max Weber

[1913]

 

1Signification d'une sociologie « compréhensive ».

 

PP :6-9

 

 Comme tout devenir, le comportement [Verhalten] humain (« externe » ou « interne ») manifeste au cours du développement des enchaînements et des régularités. Ce qui, du moins au sens plein, est propre uniquement [428] au comportement humain, ce sont des enchaînements et des régularités dont le développement se laisse interpréter de façon compréhensible. Une « compréhension » du comportement humain obtenue par interprétation comporte tout d'abord une « évidence » spécifique qualitative de degré très variable (98). Le fait qu'une interprétation possède un degré particulièrement élevé d'évidence ne prouve encore rien en soi quant à sa validité empirique. En effet, un comportement individuel semblable quant à son développement extérieur et à son résultat peut dépendre des constellations de motifs les plus diverses, dont la plus évidente du point de vue de la compréhension n'est pas toujours celle qui Se trouvait effectivement en jeu. La «compréhension » d'une relation demande toujours à être contrôlée, autant que possible, par les autres méthodes ordinaires de l'imputation causale avant qu'une interprétation, si évidente soit-elle, ne devienne une  « explication compréhensible » [verständliche Erklärung] valable (99). C'est l'interprétation rationnelle par finalité [zweckrationale Deutung] qui possède le plus  haut degré d'évidence. Nous appelons comportement rationnel par finalité celui qui s'oriente exclusivement d'après les moyens qu'on se représente (subjectivement) comme adéquats à des fins saisies (subjectivement) de manière univoque. Il n'y a pas que l'activité rationnelle par finalité qui nous est compréhensible : nous « compre­nons » également le développement typique des affections et leurs conséquences typiques pour le comportement. Les frontières du « compréhensible » sont variables dans les disciplines empiriques. L'extase et l'expérience mystique, de même que, avant tout, certaines sortes de relations psychopathiques ou encore le comportement des petits enfants (ou aussi celui d'animaux, dont nous n'avons pas à nous occuper ici), ne sont pas accessibles à notre compréhension et. à notre explication compréhensive [ verstehende Erklärung] dans la même mesure que d'autres processus. Non point que l'« anormal » échappe comme tel à l'explication compréhensive. Au contraire, la réalité absolument « compréhensible », en même temps que la plus « simple » à saisir comme correspondant à un « type de justesse » [Richtigkeitstypus] (nous expliquerons plus loin le sens de cette notion), peut précisément consister en l'acte qui dépasse de loin la moyenne. Ainsi qu'on l'a souvent dit : il n'est pas nécessaire d'« être César pour comprendre César » (100). Sinon l'historiographie n'aurait plus de sens. A l'inverse, il existe également des processus d'ordre « personnel» et « psychique» qui passent pour des agissements tout à fait  quotidiens, dont l'enchaînement ne possède en général pas cette évidence qualitativement spécifique qui caractérise le compréhensible. Tout  comme de nombreux processus psychopathiques , le mécanisme  d'un certain nombre de phénomènes d'exercice mnémonique et intellectuel [4291 n'est que partiellement « compréhensible ». C'est pourquoi les sciences de la compréhension traitent les régularités observables de cette sorte tout à fait comme des constantes de la nature physique.

 

L'évidence spécifique du comportement rationnel par finalité ne signifie naturellement pas que l'interprétation rationnelle devrait spécialement être considérée comme le but de l'explication en sociologie. On pourrait tout aussi bien affirmer le contraire si l'on tient compte soit du rôle que jouent dans l'activité humaine certaines « émotions » et certains « états affectifs » irrationnels par finalité, soit du fait que toute étude compréhensive rationnelle par finalité se heurte sans cesse à des fins qui ne peuvent plus, de leur côté, être interprétées comme des « moyens » rationnels en vue d'autres fins mais qu'il faut tout bonnement accepter comme des directions de l'activité qui échappent à une interprétation rationnelle plus complète - même si leur origine peut encore en l'occurrence faire l'objet d'une explication compréhensive d'ordre « psychologique ». Il est vrai, cependant, que le comportement qui se laisse interpréter rationnellement constitue la plupart du temps l'«idéaltype» le plus approprié dans les analyses sociologiques d'enchaînements compréhensibles : la sociologie aussi bien que l'histoire font avant tout des interprétations de caractère « pragmatique », à partir d'enchaînements compréhensibles de l'activité. C'est ainsi que procède par exemple l'économie politique quand elle construit rationnellement la notion d' «homme économique». La sociologie compréhensive fait en général de même. En effet, son objet spécifique ne consiste pas en n'importe quelle « disposition intérieure » ou comportement extérieur, mais en l'activité [ Handeln ]. Nous désignerons toujours par «activité» (en y comprenant l'omission volontaire et l'acceptation) un comportement compréhensible, ce qui veut dire un comportement relatif à des « objets » qui est spécifié de façon plus ou moins consciente par un quelconque sens (subjectif) « échu » ou « visé ». La contemplation bouddhique ou l'ascèse chrétienne de conviction ont pour les agents une relation subjectivement significative à des objets d'ordre « intime » et la libre disposition économique et rationnelle de biens matériels de la part d'un individu est significativement relative à des objets d'ordre « extérieur ». L'activité spécifiquement importante pour la sociologie consiste en particulier en un comportement qui

 

1) suivant le sens subjectif visé par l'agent est relatif au comportement d'autrui, qui

 

2) se trouve coconditionné  au cours de son développement par cette relation 'significative [ sinnhafte Bezogenheit ] et qui

 

3) est explicable de manière compréhensible à partir de ce sens visé (subjectivement). On peut également compter au nombre des phénomènes qui comportent une relation subjectivement significative au monde [430] extérieur et spécialement au comportement d'autrui, les actes émotionnels et les « états affectifs » qui sont importants, mais seulement indirectement, pour le développement d'une activité, tels le « sentiment de la dignité », l' « orgueil », l' « envie » ou la «jalousie». Ce qui intéresse la sociologie dans ces phénomènes, ce ne sont pas leurs aspects physiologiques ni, suivant la terminologie d'il y a quelques années, leurs aspects dits psychophysiques , tels la courbe des pulsations, les retards dans le temps de réaction ou autres manifestations de ce genre, ni non plus les données psychiques brutes, telle la combinaison des sentiments de tension, de plaisir ou de douleur qui permettent de caractériser ces manifestations. Au contraire-, la sociologie opère sa propre différenciation en se fondant sur les relations significatives  typiques (surtout d'ordre externe) de l'activité et c'est pour cette raison que - comme on le verra encore - la « rationalité par finalité » lui sert précisément d'idéaltype pour pouvoir évaluer la portée de ce qui est « irrationnel par finalité». Ce n'est qu'au cas où l'on voudrait caractériser le sens (visé subjectivement) par cette relation comme formant l' « aspect interne » du comportement humain - façon de parler qui n'est point sans danger ! - que l'on pourrait dire que la sociologie compréhensive considère ces phénomènes « dans leur intérieur », étant entendu qu'il ne s'agit nullement dans ce cas de faire le dénombrement de leurs manifestations physiques ou psychiques. Les seules différences dans les qualités psychologiques d'un comportement ne sont donc pas comme telles importantes pour nous. La similitude de la relation significative n'est pas liée à la similitude des constellations « psychiques » qui se trouvent en jeu, tout vrai qu'il soit que des différences de chacun de ces aspects peuvent être déterminées par l'autre. Une catégorie comme celle de la « recherche du profit » n'appartient vraiment à aucune espèce de psychologie. En effet, la « même » recherche de la « rentabilité » dans une « même » entreprise commerciale peut non seulement rester la même en cas d'un changement de propriétaire dont les traits de caractère seraient absolument hétérogènes, mais elle peut aussi être déterminée directement, en ce qui concerne l'identité de son développement et de son résultat final, par des constellations « psychiques» ultimes et des traits de caractère opposés; de plus, les aspirations ultimes qui sont décisives (pour la psychologie) peuvent n'avoir aucune espèce d'affinité. Les  processus dont le sens n'est pas subjectivement  relatif  au comportement d'autrui ne sont cependant pas pour autant indifférents du point de vue de la sociologie. Ils peuvent au contraire  impliquer les conditions décisives et par, conséquent les motifs déterminants [431] de l'activité. En ce qui concerne les sciences de la compréhension, l'activité est pour une large part significativement  relative au monde extérieur qui est par lui-même étranger à la signification, ainsi qu'à des objets et des événements de la nature : l'activité de l'homme économique isolé que l'on construit théoriquement l'est entièrement et exclusivement. Les phénomènes dépourvus de « relativité significative » subjective, tels l'évolution du nombre des décès et des naissances ou les processus de sélection des types anthropologiques ou encore les données psychiques brutes, jouent à titre de « conditions » et de « conséquences » d'après lesquelles nous orientons notre activité significative, un rôle aussi important pour la sociologie compréhensive que les faits de la climatologie ou de la physiologie végétale pour l'économie politique.

 

Les phénomènes de l'hérédité par exemple ne sont pas compréhensibles à partir d'une signification visée subjectivement, et ils le sont naturellement d'autant moins que les déterminations scientifiques de leurs conditions sont établies avec plus d'exactitude. Supposons que l'on parvienne un jour - nous avons parfaitement conscience de nous exprimer a la manière d'un non-spécialiste -à établir un enchaînement approximativement univoque entre, d'une part, le degré de présence de qualités et de tendances déterminées, sociologiquement importantes, par exemple celles qui favorisent soit la naissance d'aspirations à des espèces déterminées de puissance sociale soit les chances d'y atteindre - par exemple  la capacité d'orienter rationnellement l'activité en général ou bien d'autres qualités intellectuelles désignables en particulier - et, d'autre part, un quelconque indice phrénologique ou encore le fait d'être issu de certains groupes humains reconnaissables à des signes caractéristiques quelconques. La sociologie compréhensive devrait évidemment tenir compte au cours de ses recherches de ces faits spéciaux tout comme elle prend en considération la succession des âges typiques, de la vie et la mortalité des hommes en général. Sa propre tâche ne commencerait pourtant qu'au moment précis où il faut expliquer par interprétation :

 

1) Par quelle activité significativement relative, à des objets du monde extérieur ou, le cas échéant, à leur monde intérieur, les êtres doués de ces qualités. héréditaires spécifiques ont-ils cherché à réaliser les contenus de leur, aspiration qui se trouvent déterminés ou favorisés par ces qualités, dans quelle mesure y sont-ils parvenus, pourquoi ont-ils réussi ou échoué ?

 

2) Quelles ont été d'autre part les conséquences compréhensibles de cette aspiration (conditionnée par l'hérédité) pour le comportement significativement  relatif d'autres -hommes ?

 

 

[1]      Les appels de notes avec des lettres en minuscules (a, b, c…) sont celles de Max Weber, les autres, en chiffres arabes (1, 2, 3), sont celles du traducteur. JMT.

[2]      En plus des explications fournies par Simmel (dans les Problemen der Geschichtsphilosophie) et de quelques travaux personnels plus anciens, je renvoie également aux remarques que Rickert a faites dans les Grenzen der naturwissenschaftlichen Erkenntnis, 2e édition, et aux divers travaux de K. Jaspers (spécialement aujourd'hui son Allgemeine Psychopathologie) (90). Les divergences dans la construction des concepts qui peuvent nous séparer de ces auteurs ainsi que de l'ouvrage toujours essentiel de F. Tönnies Geminschaft und Gestilschaft (91), ou des travaux de Vierkandt (92) et d'autres ne signifient pas toujours des divergences d'opinion.. Outre les travaux que nous venons de signaler, il faut aussi mentionner du point de vue méthodologique ceux de Gottl (Herrschaft des Wortes) (93) et de Radbruch (en ce qui concerne la catégorie de la possibilité objective) et encore, quoique plus indirectement, ceux de Husserl (94) et de Lask (95). De plus, on s'apercevra sans peine que si la, construction des concepts accuse certaines analogies extérieures avec celle de R. Stammler (dans Wirtschaft und Recht) (96) nous sommes en opposition complète, quant au fond avec les théories de cet auteur qui est un juriste aussi éminent qu'un théoricien social funeste, semant la confusion. Cette divergence est tout à fait intentionnelle. La manière de construire les concepts sociologiques est dans une proportion vraiment prépondérante une question d'opportunité. Nous ne sommes pas obligés de former toutes les catégories que nous avons construites (sub 5-7). Nous les avons développées en partie pour montrer ce que Stammler « aurait dû entendre ». La deuxième partie de cet article est un fragment d'un exposé, écrit depuis quelque temps, qui était destiné à servir de fondement méthodologique à des recherches positives, entre autres une contribution (Wirtschaft und Gesellschaft) à un traité collectif qui doit paraître prochainement (97). D'autres fragments de cet exposé paraîtront peut-être ailleurs, si l'occasion s'en présente. La lourdeur pédantesque de notre formulation répond au vœu de séparer rigoureusement le sens visé subjectivement de celui qui est valable objectivement (en quoi nous nous éloignons partiellement de la méthode de Simmel).

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                    Qu’est-ce que la recherche qualitative ?

24 Mai 2018 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #sociologie

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                    Qu’est-ce que la recherche qualitative ?

 

Hervé Dumez1

CNRS / École Polytechnique

   

  Plutôt que de rester dans un laboratoire pour y faire de l’expérimentation, ou dans votre bureau pour y travailler sur une banque de données en mobilisant

des méthodes statistiques ou économétriques, vous avez décidé d’aller au contact des acteurs et de construire une approche théorique à partir de ce contact. Vous allez  faire de l’observation participante, de l’ethnographie, de la recherche-action, ou simplement mener des entretiens ouverts. En deux mots, vous allez faire de la recherche qualitative. Mais que signifie au juste l’expression « recherche qualitative  »  ?  Est-ce  sinterdire  de  traiter  des  chiffres  ?  Est-ce  faire  une  étude  de cas ? Quel est l’objectif scientifique de ce type de recherche ? Quelles en sont les caractéristiques propres ?

      La recherche qualitative s’oppose-t-elle à la recherche quantitative ?

L‟expression  «  recherche  qualitative   »  paraît  sopposer  directement  à  celle  de« recherche quantitative ». D‟où vient cette dichotomie ? L‟opposition qualité/ quantité remonte (au moins) au système des catégories d‟Aristote. La qualité est ce qui fait qu‟une chose est ce qu‟elle est, et non ce que les autres sont. La quantité porte sur le nombre de choses en question. L‟opposition entre analyse quantitative et analyse qualitative vient quant à elle de la chimie du XIXe siècle. Par différence avec l’analyse quantitative, l‟analyse qualitative se définit comme : « l’analyse qui détermine la nature des éléments composant un corps sans tenir compte de leurs proportions. » On est face à un corps, comme l’air. On cherche à identifier les éléments    qui    le composent. L’analyse qualitative montre qu’il s’agit d‟oxygène, d’azote, de quelques gaz rares, de vapeur d’eau et de dioxyde de carbone. L’analyse quantitative montrera ensuite qu’il y a en fait 78% d’azote pour 21% d’oxygène. Dans cette  opposition,  il  y  a  l’idée  que  l’analyse qualitative précède l’analyse quantitative, et qu’elle la domine en importance : la tâche difficile et noble consiste à identifier les éléments dont un corps est composé et, une fois cette tâche réalisée, l’analyse quantitative apparaît plus simple. En quoi cette opposition est-elle pertinente, transposée à l’analyse des phénomènes sociaux ? On y retrouve cette idée que l’analyse  qualitative  précède  et  prépare  l’analyse  quantitative  qu’elle     est « exploratoire ») en lui fournissant des phénomènes à étudier et des concepts à tester statistiquement ou économétriquement, et l’idée qu’elle est en même temps   plus « noble » parce qu’elle rentre plus profondément dans la nature des phénomènes humains, leur qualité propre. Mais, d’une part, on ne voit pas bien de quelle nature seraient les éléments fondamentaux composant les corps sociaux, et le mot qualitatif reste donc ici assez vague. D’autre part, il n’est pas sûr que le quantitatif ne constitue pas un de ces « éléments ». Lorsqu’on mène une recherche dans une organisation, peut-on ne pas tenir compte des tableaux de chiffres qu’elle-même produit et manie dans sa prise de décision, et le travail de recherche ne peut-il pas consister aussi à produire des données chiffrées originales pour mieux comprendre ce qui s‟y passe (Berry, 1983) ? Pourquoi le fait d’aller au contact des acteurs à étudier et de leurs pratiques, les interroger, les observer, construire un changement avec eux (toutes choses habituellement associées à la recherche qualitative), devrait-il empêcher de manier des séries de chiffres ou de données temporelles qui justement éclairent la qualité des phénomènes étudiés ?

       La recherche qualitative ne s’oppose donc pas à la recherche quantitative. Les deux exigent des compétences différentes de la part du chercheur, mais elles peuvent s’enrichir mutuellement et, notamment, le traitement de séries chiffrées peut constituer un apport substantiel à la recherche qualitative. On ne peut donc répondre à la question de savoir ce qu’est la recherche qualitative par une

  simple opposition a priori à la recherche quantitative. Peut-être peut-on alors chercher à préciser ce qu’est la recherche qualitative en s’interrogeant sur son objectif scientifique (où l’on retrouvera l’opposition aux approches quantitatives, mais sous  un angle    plus  concret).

 

QuelQuelle est la visée de la recherche qualitative ?

On peut s’intéresser aux phénomènes humains et sociaux en usant des mêmes approches dont on se sert pour analyser les phénomènes naturels. Ou l‟on peut considérer qu’ils se distinguent des seconds et réclament une visée scientifique particulière. Cette dernière position est celle qui oppose explication (par la recherche de lois universelles) et compréhension (tenant compte du sens donné par les acteurs à leurs actions dans un contexte particulier). L’opposition entre explication  et compréhension a été théorisée par Dilthey (1995, trad. franç.) au XIXe siècle, puis reprise par Weber (1965, trad. franç.) et Popper (1979, trad. franç.). Elle a donné lieu à d’importants débats qu’il n’est pas   question   de reprendre ici. Disons simplement qu’elle repose sur le postulat que l’objet des sciences sociales est particulier en ce qu’il parle, pense et agit intentionnellement, à la différence d’un électron, et qu’il est pourtant possible de développer une approche scientifique objective de cet objet en tenant compte de cette particularité. La recherche qualitative est l’héritière de cette tradition en ce qu’elle affiche une visée compréhensive. Cette dernière se caractérise par deux choses : elle cherche à comprendre comment les acteurs pensent, parlent et agissent, et elle le fait en  rapport avec un contexte ou une situation.

 

Sur le premier point, l’opposition entre approche quantitative et approche qualitative peut être reprise sous un autre angle que le simple traitement de données chiffrées. Etudiant trois articles de sociologie maniant les approches quantitatives publiés  dans  lAmerican  Journal  of  Sociology,  Andrew  Abbott  (1992)  a  mis  en évidence le fait que, dans la présentation des modèles, les auteurs procédaient  souvent par « pseudo-narrations », c’est-à-dire que les sujets de la narration étaient les variables elles-mêmes ; la narration réelle, quant à elle, n’apparaissait que quand les auteurs repéraient des données qui semblaient contredire le modèle. Autrement dit, dans les approches quantitatives, l’accent est mis sur les variables, et les acteurs n’apparaissent vraiment que quand les variables ne parviennent pas à expliquer un phénomène. Dans les approches qualitatives, l’accent doit être mis sur les acteurs et non sur les variables. Ce point paraît évident et ne l’est pourtant pas. La recherche qualitative  suppose que  lon  voie  (problème  de  la  description   – Dumez,  2010a)  les acteurs penser, parler, agir et interagir, coopérer et s'affronter. Si l'on ne perçoit les actions quotidiennes, répétitives, les routines, et, au contraire, la créativité de l'agir,  si l'on ne voit les évolutions, les déplacements, les ruptures dans les pratiques (problème de la narration), la recherche qualitative perd tout son sens. C'est tout cela que recouvre la notion de compréhension. Or, bien des recherches qualitatives présentent des faiblesses de cet ordre : les descriptions sont sèches et désincarnées, les acteurs, l'action, les routines et la créativité en sont étrangement absents, seules des entités abstraites paraissant agir, tout semblant rester pareil ou tout semblant changer, la reproduction ou l'innovation étant partout, donc nulle part, sans que l'on comprenne ce qui change sur le fond de ce qui demeure. Il n’est pas rare, après avoir lu les trois ou quatre cents pages d’une thèse qualitative en tant que membre du jury de se dire que l’on a été abreuvé de données et d’analyses et que, pourtant, à aucun moment on n’a vu les acteurs penser et interagir. C’est que la visée compréhensive de la démarche a été perdue. Ce sont les « descriptions riches » et les explications pleines de   sens   (insightful)   répondant   à   des   questions   du   type   «   comment   ?   » et « pourquoi ? » qui doivent caractériser cette visée (dans l‟étude de cas en particulier et la recherche qualitative en général) :

Le second point est que les acteurs pensant, parlant et interagissant sont étudiés  dans un contexte ou en situation. Cette dernière notion a été mise en avant par Popper (1979 ; voir Dumez, 2010b). La notion de contexte qui la recouvre partiellement l’a été par exemple par Yin (2012), lorsqu’il définit ainsi l’étude de cas qui est pour lui une forme de recherche qualitative :

…..Dans la recherche qualitative, on cherche à comprendre les acteurs dans une  situation ou un contexte (ou dans des situations et des contextes différents), c’est-à- dire que l’objectif n’est pas de mettre en évidence des lois universelles. En effet, le contexte au sens théorique est défini de manière simple et nette (DeRose, 1992) comme : ce qui change la valeur de vérité d’une proposition (la même proposition est vraie ou fausse selon le contexte) ou le sens d’une pratique (la même pratique prend des sens différents selon les contextes). Autrement dit, une analyse d’acteur et d’action vaut dans certains contextes et non dans d’autres, une pratique a un sens dans certains contextes et peut revêtir d’autres sens dans d’autres contextes.

Donc, la recherche qualitative se caractérise par une visée compréhensive, qui se donne pour objectif de comprendre l’action dans un contexte ou en situation. Son objectivité repose sur des « multiple sources of evidence » (Yin, 2012, p. 10). On en compte traditionnellement six :

  • Direct observations
  • Interviews
  • Archival records [les notes prises par le chercheur]
  • Documents
  • Participant-observation
  • Physical artifacts (e.g. computer downloads of employees’ work)

Si l‟objectivité peut donc être établie, se pose par contre une nouvelle question .

HAL Id: hal-00657925

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00657925

Submitted on 9 Jan 2012

 

consulter aussi http://crg.polytechnique.fr/v2/aegis.html#libellio

 

 

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Culture et Civilisation

20 Mars 2018 , Rédigé par intelligentsia.tn Publié dans #anthropologie

Jacques Ardoino

Cultures et civilisations

Table des matières

Les sens communs

Les acceptions scientifiques

Psychologie sociale et psychosociologie

L’anthropologie structurale

Les critiques et la relativisation du « relativisme culturel »

La culture en tant que dialectique du social et des personnes

Texte intégral

Tantôt employées au singulier, tantôt au pluriel (ce dernier souvent associé à leur représentation plus singulière [Michel de Certeau, 1969]), ces deux notions vont prendre une place très importante au sein des sciences humaines et sociales, notamment dans les champs intimement liés de l’anthropologie et de l’ethnologie (sans préjudice des rapports, encore étroits mais déjà plus distants, avec la linguistique, l’histoire, le Droit, l’économie, la sociologie, la psychologie sociale, la psychanalyse, la psychologie, la philosophie, les sciences politiques…), au cours des trois derniers siècles pour la pensée occidentale (plus particulièrement à partir de la seconde moitié du dix-neuvième et tout au long du vingtième).

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En dépit, ou, peut être en raison, de leur équivocité tenace, comme tant d’autres (ainsi « l’institution » excommuniée par Georges Gurvitch [1950]  !!) elles continueront d’y jouer un rôle éminent à la faveur des courants dits « culturalistes ». On les confondra parfois, jusqu’à les prendre pour synonymes, mais nous pensons devoir insister, d’emblée, sur leurs nuances respectives subsistantes, pouvant aboutir à des postures épistémologiques très fondamentalement opposées, voire hétérogènes [Jacques Ardoino et André de Peretti, 1998 ; cf. également, Léo Frobenius, 1936 et 1940]. Elles joueront, de surcroît, un rôle politique dans certaines conjonctures internationales.

Les sens communs

Dans la langue française [Nouveau dictionnaire étymologique, 1964 et Etymologies du français, 1996], le mot culture (1262) dérive du latin cultura, issu de colere (plus anciennement quolere) : tourner en rond, travailler régulièrement, assidûment, cultiver, soigner, habiter (les suffixes français « cole » ou « culteur », agricole, agriculteur, mais aussi bien pisciculteur ou puériculteur…, en découleront). Le sens commun au travail agricole et au commerce, singulier et collectif, de l’esprit cultivé, voire à l’ascèse d’un culte, est celui d’une durée consentie, vécue, vivante, autrement dit d’une « patience », impliquant l’action de retravailler sans cesse : la terre, des matériaux, des données, avec efforts et assiduité, en vue de leur accroissement qualitatif, trop souvent dégradé en quantitatif. De leur côté aussi bien que « civiliser », « civilité » ou « incivilité »…, civilisation (1784)  désigne l’ensemble des traits caractérisant une société donnée, située dans le temps et dans l’espace, et provient de civis : citoyen. Comme pour la culture, l’intention et l’action de civilisation s’opposent à l’état supposé antérieur de nature [E. Morin, 1973 et S. Moscovici, 1972], mais, ici, plus précisément encore, à la sauvagerie, à la barbarie, au proto-développement. C’est, au fond, le pari idéologique d’un humanisme rationaliste, héritier de la philosophie des lumières, qui entend fonder ainsi l’évolution et le progrès humains.

Plus qu’un temps-durée vécu, l’idée de civilisation occupe un espace ou un intervalle de temps (chronologique), ce qui n’est pas du tout la même chose. En cela, elle est avant tout territoriale jusqu’à concevoir des périodes, des époques, des « moments » [Jacques Ardoino, 2001] de l’histoire inscrits dans un temps désormais « réifié » [Joseph Gabel, 1962]. Nous le verrons, plus loin, les acceptions plus spécialisées, plus techniques, des termes culture et civilisation creuseront davantage une telle opposition. A y regarder de plus près encore, pour l’instant, l’idée de civilisation, longtemps préférée en France, nous apparaît plus architecturale (il y a ainsi des « jardins à la française » et des personnages de tragédie taillésmore geometrico, à l’opposé du théâtre shakespearien), plus linéaire, plus construite, plus volontariste, celle de culture restant plus holistique, plus élaborée, jusqu’à l’idée de perlaboration empruntée aux psychanalystes, laissant une place beaucoup plus considérable au jeu de processus inconscients, temporels et historiques. Dans tous les cas, la relation, réciproque ou plus unilatérale, l’interdépendance, entre la vie psychique des personnes, des individus, des sujets, et les effets propres des influences et des déterminismes sociaux est soulignée. Du fait même de ces cadres et découpages spatio-temporels, la (les) civilisation(s) semble(nt) s’imposer plus objectivement à nous, tandis que la (les) culture(s) se donne(nt) toujours à lire de façon plus « intersubjective » [cf. pour cette notion Magali Uhl, 2002], plus profonde, peut être plus opaque. Je parlerais sans peine de la « trajectoire » d’une civilisation, mais il me faudra plutôt évoquer le « cheminement » plus capricieux d’une culture.

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Si des « modèles » sont bien impliqués par l’une comme par l’autre, ce ne sont pas du tout les mêmes. On « baigne » dans une civilisation, on appartient à une civilisation qui nous englobe ; la culture nous habite, nous inspire et nous structure jusqu’à constituer un style. Son association fréquente avec de proches parentes, la « tradition » (au double sens du terme), les coutumes, souligne encore les rôles spécifiques du temps-durée et de la mémoire dans leur compréhension. La culture se transmet, certes lentement, mais à des échelles de temps, largement moindres que celles d’une évolution cosmique ou génétique. Le processus reste toutefois, ici, généalogique plus qu’héréditaire. Schématiquement, la nature est donnée, la culture est acquise, mais pour l’individu qui finalement les agit l’une et l’autre plus ou moins inconsciemment, celle-ci est une seconde donnée. Autre caractéristique majeure, ces termes sont, à l’évidence, chargés de valeurs, axiologiques. Bien entendu, les mots évolueront, quant à leurs significations comme à leurs emplois, au fil du temps. On parlera facilement, ainsi, aux époques moderne et, plus encore, « post moderne », de micro-cultures (les « tribus » de Michel Maffesoli) ou de sous-cultures, voire de contre-cultures (celles, parfois captives et consuméristes, des minorités, des intelligentsia, des « élites », des déviants, des enfants, des personnes âgées, des femmes, des gangs, des entreprises…). L’anglo-saxon culture et l’allemand Kultur présentent des nuances importantes par rapport au français, en raison, précisément, de leurs cultures propres. En témoignent, entre autres débats (les modèles opposés de Jacob Burckhardt, Considérations sur l’histoire universelle, et de François Guizot, Civilisation européenne, notamment), ces lignes fortes de Thomas Mann, en septembre 1914, ponctuant l’antagonisme de la culture allemande et de la civilisation française dans la Neue Rundschau : « Civilisation et culture, expliquait-il, sont des contraires, ils constituent l’une des diverses manifestations de l’éternelle contrariété cosmique et du jeu opposé de l’Esprit et de la nature. Personne ne contestera que le Mexique au temps de sa découverte possédait une culture, mais personne ne prétendra qu’il était alors civilisé. La culture n’est assurément pas l’opposé de la barbarie. Bien souvent, elle n’est au contraire qu’une sauvagerie d’un grand style – et parmi les peuples de l’Antiquité, les seuls, peut-être, qui fussent civilisés étaient les Chinois…/…La culture peut inclure des oracles, la magie, la pédérastie, des sacrifices humains, des cultes orgiastiques, l’inquisition, des autodafés, des danses rituelles, de la sorcellerie, et toute espèce de cruauté. La civilisation, de son côté, est raison, lumières, douceur, décence, scepticisme, détente, Esprit (Geist).»[cité par Pierre Kaufmann in Encyclopédia universalis, 2002]. On ne saurait adhérer sans réserves aujourd’hui à une telle diatribe. Nous l’avons mentionnée justement parce qu’elle ne peut s’entendre que dans le contexte et les cultures nationales, de son époque à laquelle elle reste indexicalisée.

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Quant au langage trivial, quelques autres acceptions peuvent encore être retenues relativement distinctes des précédentes : la « culture physique » en tant qu’entraînement et exaltation individuels ou (et) collectifs des capacités corporelles et sportives ; la « culture » dans sa forme plus esthétique, au niveau des activités culturelles populaires, ou de celles des élites des arts, de la musique (jusqu’à La distinction de Pierre Bourdieu) ; la « culture cultivée » de « l’honnête homme », enfin, qui, disait-on, subsiste en nous au delà de l’oubli des acquis, des apprentissages, et des fruits de l’expérience personnelle ; plus banalement encore, la culture générale scolaire. Chacune d’entre elles, notons le, s’ordonne, plus ou moins, à la qualité, au dépassement de soi, aux records, aux performances, à des pôles d’excellence, aux chefs d’œuvre, aux raffinements. Mais il y aura, évidemment, des cultures plus factices, plus brillantes, mondaines, « de cour », et des cultures plus authentiquement intellectuelles et spirituelles. Dans la suite de cet article, nous nous limiterons aux sens techniques et scientifiques, anthropologiques, ethnologiques et psychosociaux, notamment privilégiés par les approches culturalistes dans les sciences humaines et sociales.

Les acceptions scientifiques

Avant de se voir concéder le statut de concept scientifique, la notion oscille, du moyen age au dix-neuvième siècle entre l’état de la culture cultivée et l’action de cultiver le sol, puis, de façon figurée, l’esprit (fin du dix-septième siècle). Le Dictionnaire de l’Académie (1798) en fait mention comme trait distinctif de l’espèce humaine (éducation, instruction) à partir de la distinction, fondamentale pour la philosophie des Lumières, entre nature et culture [E. Morin, 1973 et S. Moscovici, 1972]. Nous l’avons vu, les relations franco-allemandes, entre 1870 et 1918 attiseront un débat plus sémantique et politique intéressant les idées de culture (Kultur) et de civilisation. Ce débat s’affirmera d’ailleurs archétypique de deux conceptions concurrentes de la culture qui persisteront par la suite, l’une plus universaliste, l’autre plus particulariste. L’émergence de la sociologie et de l’ethnologie, en tant que disciplines scientifiques, à la fin du dix neuvième siècle, donnera ses premiers titres de noblesse au concept de culture, mais à l’étranger. Deux  anthropologues, respectivement britannique et allemand, Edward Burnett Tylor et Franz Boas (ce dernier naturalisé américain par la suite), l’un de conception universaliste, l’autre plus particulariste, contribueront très largement à de premiers éléments de définition qui deviendront ensuite littéralement « canoniques » : « Culture ou civilisation, pris dans son sens ethnologique le plus étendu, est ce tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société » (E. B. Tylor, 1871, p. 1 ; études de terrain au Brésil). Franz Boas (1858-1942 ; études de terrain chez les esquimaux, les indiens de la Colombie britannique, les Kwakiutl, les Chinook et les Tsimshian), pour sa part, peut être considéré comme le précurseur, si ce n’est l’inventeur, de l’ethnographie. C’est un chercheur de terrain. Il s’oppose à Tylor tout en retenant la définition de la culture proposée par celui-ci. Tous deux combattent les partis pris comparatistes antérieurs, hierarchisants, fondés sur des conceptions d’inégalité des races et d’anthropologie physique ; l’absurdité de la croyance à l’existence de correspondances entre des traits physiques et des traits mentaux est aisément démontrée [Franz Boas, 1940]. Au moins par la méthode, on est au seuil de ce qui s’appellera, plus tard, anthropologie culturelle ou relativisme culturel, avec, cette fois, un fondement et une portée plus épistémologiques. Il s’agit, au fond, déjà, de ce qui restera ensuite le projet commun aux perspectives anthropologiques et ethnologiques, ou ethnographiques, voire, plus tard, aux approches ethnométhodologiques [Alain Coulon, 1987], dans le sillage de l’école interactionniste de Chicago [Alain Coulon, 1991] : rendre compte, de façon descriptive et non plus normative, de la diversité et de l’unité, tout à la fois, du vivant humain regardé à travers ses formes sociales.

Il est alors à noter l’absence de l’idée de culture parmi les fondateurs de l’ethnologie française, du moins à ses débuts. La naissance d’une sociologie volontiers impérialiste, celle d’Emile Durkheim (1858-1917) va lui faire de l’ombre en privilégiant le concept de société. Avec une approche résolument unitaire, tout à fait compréhensible dans le contexte idéologique de l’époque (kulturet civilisation devenant des armes de propagande, sans compter la politique officielle assimilationniste à l’égard des populations d’immigrants) la sociologie française, dont l’ethnologie reste, quelques décennies durant, une branche annexe, retient le terme de civilisation plus universel et plus normatif en abandonnant à l’étranger le concept plus descriptif de culture. Il subsiste néanmoins dans la sociologie durkheimienne une sensibilité et une ouverture propres à un certain relativisme. La notion de « conscience collective » n’exclut pas quelques parentés avec la théorie de la culture d’Alfred Kroeber (« superorganisme ») ou avec les « patterns culturels » et « la personnalité de base » de Ralph Linton. Il n’en demeure pas moins que Durkheim, dans son combat contre le psychologisme, assigne à la société une priorité et une suprématie, par rapport à l’individu. En conséquence, les groupes, les communautés, l’intersubjectivité, n’auront pas, non plus, sa faveur.

De son côté, Lucien Levy-Bruhl (1857-1939), fondateur de la discipline ethnologique en France, hostile aux thèses de l’évolutionnisme unilinéaire comme à celle du progrès mental, s’intéressera à l’étude des cultures primitives et s’interrogera sur les différences de mentalités entre les peuples. Cette notion de mentalité n’est, non plus, très éloignée du sens ethnologique du terme culture. Mais elle ne s’implantera pas pour autant durablement dans le vocabulaire ethnologique de l’époque. Certains historiens (« Ecole des Annales »), lui feront, par ailleurs, un meilleur accueil. Lucien Lévy-Bruhl créera, en 1925, l’institut d’ethnologie de l’université de Paris. Il faudra, tout de même, attendre les années « trente », pour voir se développer une ethnologie de terrain avec des africanistes tels que Marcel Griaule ou Michel Leiris. Celle-ci prendra progressivement, alors, une certaine autonomie qui lui permettra, plus tard, de s’intéresser aux retombées de la période « triomphale » de l’anthropologie américaine et du relativisme culturel qui y était associé.

Les successeurs immédiats de Franz Boas, Alfred Kroeber (reprenant la trilogie évolutionniste d’Herbert Spencer entre « inorganique », « organique » et « superorganique ») et Clark Wissler s’attacheront à l’« histoire culturelle ». On leur devra les notions d’« aires », de « traits » et de « modèles » (patterns) culturels, au risque, parfois d’excès « diffusionnistes » ou « hyper-diffusionnistes ».

C’est, alors, un autre anthropologue anglais, Bronislav Malinowski (1844-1942) qui va réagir à ces excès en proposant un courant plus résolument fonctionnaliste. Ce dernier entend se fonder sur le présent, contre le passé et ses dérives diffusionnistes, contre le futur et ses anticipation évolutionnistes. Il se réclamera donc d’une perspective synchronique. Néanmoins, le changement ne peut être endogène. Il vient de l’extérieur, à la faveur des contacts interculturels. A partir d’un recensement, au demeurant controversé, des besoins, qu’il place au fondement d’une théorie scientifique de la culture (1944) il « s’oppose à tout tentative d’écrire l’histoire des cultures à tradition orale. » et « critique l’atomisation de la réalité culturelle à laquelle aboutissent certaines recherches du courant diffusionniste…/… Ce qui compte, ce n’est pas que tel ou tel trait soit présent, ici ou là, c’est qu’il remplisse, dans la totalité d’une culture donnée, telle fonction précise. Chaque culture formant un système dont les éléments sont interdépendants, il est exclu de les étudier séparément. » [Denis Cuche, 2001]. Sinon, on s’abîmerait dans une muséographie. Pour l’éthnologie et l’anthropologie françaises, jusque là quelque peu oblitérées par l’occupation allemande, sans préjudice des pseudos-théories nazies largement encombrées par l’anthropologie physique, ce sont les travaux de Malinowski qui permettront de renouer avec les courants américains. On lui doit la méthode de «  l’observation participante ».

L’école américaine « culture et personnalité » se distinguera justement par sa centration sur les liens entre les individus et leurs cultures. Il s’agit essentiellement de mieux comprendre comment les êtres humains incorporent et vivent leurs cultures. Même si elle conserve une certaine indépendance, la culture n’est pas conçue, par ces anthropologues, comme une « réalité en soi », extérieure aux individus. Elle apparaît plutôt comme un « style » commun marquant les comportements de ceux qui partagent une même appartenance. Là réside, peut être, ce qui fait l’unité d’une culture et la différencie des autres. Avec Edward Sapir (1884-1939) une théorie s’esquisse ainsi qui marquera le culturalisme, faisant largement place à la psychanalyse anthropologique tout en inversant la problématique freudienne initiale (la culture n’est pas une projection de la libido, c’est la libido qui se trouve bel et bien informée par la culture). Ruth Benedict (1887-1948 ; étude comparative contrastée sur des tribus indiennes Pueblo), étudiante, puis assistante de Boas, reprend la notion de pattern culturel et tente de fonder l’utilité d’un « arc » culturel incluant une gamme de possibilités dans les différents domaines concernés, mais chaque culture restant limitée à l’actualisation d’un segment de l’éventail ainsi constitué. Dans cette optique la culture devient quelque peu combinatoire. Son pattern est un schéma inconscient, véhiculé par les institutions (notamment éducatives) façonnant les comportements en harmonie avec les valeurs culturelles ainsi distinguées. Il convient donc d’appréhender la logique interne de ces configurations culturelles. Margaret Mead (1901-1978) s’intéresse à la façon dont chaque individu reçoit sa culture et l’intègre dans son développement personnel. A partir d’études de terrain menée en Océanie (Arapesh, Mundugomor et Chambuli), elle remet en question des préjugés, des parti-pris, enracinés dans des croyances biologiques quant aux soi disantes personnalités « féminines » ou « masculines », dans certains types de sociétés. Au moins autant, sinon plus, que les caractères biologiques (sexualité, entre autres) transmis par l’hérédité, les personnalités individuelles résultent des modèles culturels particuliers à une société donnée, à un groupe, à une communauté, qui déterminent notamment l’éducation des enfants (systèmes de rôles). Les anthropologue Ralph Linton (1893-1953 ; études de terrain à Madagascar et aux Iles Marquises) et Abram Kardiner (1891-1981), ce dernier de formation psychanalytique, se rattachent à la même école. La culture ne peut se comprendre et s’appréhender qu’au travers des hommes qui l’expriment. Mais, de ces individus, l’anthropologue ne retiendra que des traits communs, quasi épistémiques, des « types », abandonnant les aspects plus qualitatifs, plus incarnés, historiques et personnels, à la psychologie. Ralph Linton formulera donc l’hypothèse d’une « personnalité de base », type « normal » directement déterminé par la culture à laquelle appartiennent les individus. Le système d’éducation propre à telle ou telle société diffusera ce « type normal » de personnalité. La diversité des statuts devra aussi impérativement être prise en compte. Loin de n’être que le dépositaire passif de sa culture, l’individu réinterprétera celle-ci et se l’appropriera, en autant de tentatives originales, tout au long de son histoire. Pour Abram Kardiner la personnalité de base est une trame déjà psychologique sur laquelle les individus broderont leurs « variantes singulières » (institutions primaires). La réaction au niveau de la culture du groupe s’effectuera par un jeu de « projections » permettant d’élaborer des structures secondaires (systèmes de valeurs et de croyances) qui conduiront celle-ci à évoluer peu à peu.

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Il faudrait encore mentionner, dans les années « cinquante », les travaux, américains (H. G. Barnett, A. R. Beals, G. M. Foster, M. Herskovits, R. Linton, K. E. Reach, R Redfield, S. Tax…, après J. W. Powell, dès 1880) et français (Roger Bastide qui introduit en France ces recherches), portant sur l’acculturation (« processus complexe de contact culturel au travers desquels des sociétés ou des groupes sociaux assimilent ou se voient imposer des traits ou des ensembles de traits provenant d’autres sociétés » [Jean-François Baré in Pierre Bonte et Michel Isard, 1992]). La « créolisation » s’y rattache évidemment. Nous sommes, aussi, aux confins du métissage.

En dépit de la nuance péjorative qui l’affecte, comme des nombreuses critiques qu’il aura justement suscitées, le courant culturaliste américain (« théorie culturaliste de la personnalité ») a contribué à décloisonner les sciences sociales et humaines. Il se prolongera, ensuite, chez Eric Fromm et Karen Horney, deux autres psychanalystes, et au sein de l »école de Francfort avec le sociologue et philosophe Herbert Marcuse... De son côté, l’anthropologie sociale anglaise (E. E. Evans-Pritchard), qui se rapproche davantage de la sociologie, à partir de ses origines propres, et qui considère que l’étude des structures sociales est « la condition préalable à la mise en perspective des problèmes culturels dans leurs diverses dimensions linguistique technique, psychologique et historique » [E. Ortigues, in Dictionnaire de l’Anthropologie et de l’Ethnologie, 1991], se réclame aussi d’un culturalisme (pris cette fois dans un sens plus large). Grâce à l’introduction de nouveaux concepts, à partir d’une élaboration plus poussée des méthodes ethnographiques, ces chercheurs et ces penseurs ont malgré tout réussi à établir que le psychique et le culturel, voire, l’institutionnel, sont hétérogènes tout en participant d’une même réalité, à condition toutefois d’être convenablement articulés quant à l’entreprise d’intelligibilité. L’anthropologie a du ainsi s’ouvrir à d’autres disciplines frontalières en sortant de son isolement social. Une perspective plus authentiquement multiréférentielle, et finalement relativiste, a pu en résulter (alors que le parti-pris de départ était de considérer la culture en tant que totalité). La destruction, à tout le moins la sérieuse remise en question, des mythes universalistes ne s’est pas irrévocablement soldée, comme on pouvait le craindre, par l’émiettement des valeurs mais aboutit plutôt à une réhabilitation du pluriel et de l’altérité, de la particularité et de la singularité, dont les chances heuristiques ne sont pas non plus négligeables. Les hiérarchies naturalistes, fondées, jusque là, sur les concepts de race, d’ethnie, de supériorité biologique, n’en sont pas, de très loin, sorties tout à fait indemnes.

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Psychologie sociale et psychosociologie

Les courants les plus interactionnistes de l’anthropologie culturelle, d’Edward Sapir à Grégory Bateson et à l’anthropologie de la communication (école de Palo Alto) nous rapprocheront évidemment des perspectives plus explicitement psychosociales. Celles-ci, à l’échelle d’un déterminisme meso-social, tout comme leur démarche clinique, la psychosociologie (essentiellement française), sont effectivement concernées à travers leurs pratiques (intervention, consultation, formation, sensibilisation, changement, information, communication, moral, climat, type de  leadership…) et leurs théorisations, par les notions de culture(s), de sous-culture(s), et d’acculturation, que nous venons très cavalièrement d’évoquer, ici. C’est le jeu des interactions qui fait le « nous » du groupe ou de la communauté, si différent du « on » plus « collectif ». En ce sens elles constituent au sein des groupes un des lieux de la dynamique des échanges culturels. La plupart des traités de psychologie sociale, classiques de ces dernières décennies (D. Krech et R.S Crutchfield, ou O. Klineberg, ou R. Daval, F. Bourricaud, Y. Delamotte, R. Doron, PUF, ou W. J. H. Sprott, Payot), se référent explicitement à cette idée de culture qu’elle permettront en retour d’affiner et de complexifier, mieux que les démarches sociologiques classiques, à partir d’une approche plus clinique, donc plus intersubjective, du lien social. [Jacques Ardoino, « Les dialectiques du lien social », 2001, André Levy, 1997, Jacqueline Barus-Michel, 1987]

 

 

 

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