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Antonio Gramsci

21 Mai 2011 , Rédigé par intelligentsia Publié dans #sociologie

Antonio Gramsci

(1891-1937)

 

Parmi les théoriciens essentiels de la pensée marxiste, il faut citer Gramsci. Pour certains, le moins dogmatique des théoriciens de la révolution. Il ne fut pas pour autant un "millénariste", car pour lui, " l'homme est un processus, et, précisément, c'est le processus de ses actes ".

Le socialiste

Il était né le 22 janvier 1891 à Ales, un village de Sardaigne. À quatre ans, il tomba par terre, des bras de quelqu'un qui le portait ; cette chute provoqua une malformation de la colonne vertébrale, qui compromet sa santé à jamais. Il ne quitta pas la Sardaigne avant ses vingt ans. Doté d'une grande force de caractère, le jeune Antonio ne fut pas un enfant heureux. Plutôt réservé et mélancolique. Il apprit à compter sur ses propres forces plutôt que se reposer sur autrui, ce qui devait le préparer à affronter les épreuves futures. Un de ses refuges fut bien sûr la lecture. Une boulimie de livres. Ce fut son aîné de sept ans, Gennaro, qui l'introduisit aux idées socialistes et au monde des luttes de la classe ouvrière sarde. À 18 ans, Antonio Gramsci fréquenta le lycée de Cagliari, ne cachant très longtemps ses opinions socialistes et anticolonialistes. Dans une dissertation pour l'école, intitulée Opprimés et oppresseurs, il écrit en faveur du "combat permanent de l'humanité contre la tyrannie d'un seul homme, d'une seule classe, ou même de tout un peuple".

À l'automne 1911, Gramsci obtint une bourse et fut admis à l'université de Turin. Il entama des études de philologie et envisagea une carrière de professeur de linguistique. Il adhéra à la fédération de la jeunesse du Parti socialiste durant l'été 1913 et au Pari socialiste l'année suivante. 1915 constitue un tournant. Il abandonne ses ambitions universitaires pour satisfaire sa soif avide de passer à l'action politique. La première guerre mondiale engloutissait alors la jeunesse d'Europe. La pensée de Gramsci, à ce stade de son évolution peut se définir comme un socialisme qui croit dans le pouvoir des idées et la capacité des intellectuels à modifier le cours de l'Histoire. Il se sent profondément Sarde et solidaire de ce Mezzogiorno rural et pauvre, colonisé par cette oppressante Italie du Nord. Comme d'autres, Gramsci nourrissait de la sympathie pour la frange syndicale et révolutionnaire du mouvement socialiste dont l'un des animateurs est alors Benito Mussolini.

Gramsci avait passé du temps à assurer la formation des jeunes ouvriers en les initiant à Marx, Romain Rolland, Benedetto Croce ou Antonio Labriola. Dans le même temps, il avait commencé son activité de journaliste en écrivant des articles pacifistes dans la presse socialiste turinoise. A partir de 1916, il a sa rubrique, à la fois culturelle et politique, dans Avantì, l'organe du PS de Turin. C'est au début de 1917 que Gramsci publie La Citta futura, (la Cité future), une brochure pour la fédération des jeunes socialistes. Destinée à amener les jeunes travailleurs et les étudiants au socialisme, ce petit livre fut le témoignage de la croyance de Gramsci dans la force de la volonté, guidée par une analyse intelligente de la réalité dans le cadre de la discipline d'un parti politique fort. Cette volonté ainsi articulée permettait les changements fondamentaux nécessaires dans la société et dans l'Etat.

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